L’Union européenne renonce à envoyer une mission d’observation des élections législatives qui doivent se tenir en Éthiopie le 5 juin prochain. Dans un communiqué publié lundi soir, le Haut représentant aux Affaires extérieures européen Josep Borrel a regretté n’avoir pas obtenu de garanties suffisantes pour assurer son indépendance.
Josep Borrel avait prévenu le mois dernier, à l’occasion de l’annonce d’un paquet d’aide de 53 millions d’euros pour l’assistance humanitaire à l’Éthiopie : la mission européenne d’observation électorale prévue en juin était maintenue en l’état, « à moins, avait-il dit, que la situation ne se détériore davantage ».
Changement de ton dans son communiqué de lundi, il prend acte d’un désaccord avec l’Éthiopie le poussant donc à « annuler » cette mission. Il évoque le « refus du respect des exigences standard pour le déploiement de toute mission d’observation électorale », notamment parce qu’Addis-Abeba refuse que les observateurs européens disposent de leur propre système de communication. En revanche, les 20 millions d’euros débloqués pour appuyer la Commission électorale nationale sont maintenus, précise-t-il.
L’UA maintient sa mission
Ce renoncement européen est une nouvelle pression sur le Premier ministre éthiopien, critiqué pour sa manière de conduire la guerre dans le Tigré et pour son double langage sur le retrait, toujours pas effectif, de l’armée érythréenne hors d’Éthiopie.Abiy Ahmed compte sur ce scrutin pour asseoir sa légitimité.
Son gouvernement n’a pas encore réagi à l’annonce européenne. Il a simplement fait savoir que la mission de l’Union africaine, elle, est toujours d’actualité et qu’elle avait été informée lundi des progrès de la préparation du scrutin.
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