En RDC, au moins 14 journalistes ont reçu des menaces directes ou indirectes pour des raisons professionnelles depuis le début de l’année, rapporte l’ONG Journaliste en danger (JED). L’organisation a également enregistré au moins 9 cas de journalistes agressés ou torturés dans l’exercice de leur profession. JED constate une « recrudescence inquiétante » des attaques contre les journalistes et les médias. L’ONG tire la sonnette d’alarme et appelle à des réformes profondes dans le secteur.
avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi
Depuis le début du quinquennat de Félix Tshisekedi, Journaliste en danger (JED) dit avoir déjà enregistré 228 cas d’atteintes à la liberté de la presse sur l’ensemble du territoire national. L’ONG veut plus d’action de la part du nouveau pouvoir.
Il s’agit de « lutter contre l’impunité des personnes identifiables pour la plupart qui se recrutent dans les services de sécurité et qui s’en prennent ouvertement aux journalistes et qui n’ont jamais été inquiétés, nous explique Tshivis Tshivuadi, le secrétaire général de JED. On a aussi aujourd’hui, un phénomène qui est celui de militants politiques qui s’attaquent aux journalistes. Ils sont identifiables parce qu’ils se réclament du pouvoir ».
L’autre défi est de parvenir à la dépénalisation des délits de presse. Conscientes du chemin à parcourir avant de modifier la loi, les organisations professionnelles proposent d’aller le plus rapidement possible vers un moratoire.
« Cela veut dire obtenir du ministère de la justice qu’au niveau des magistrats qu’il y ait des mesures qui fassent en sorte que la liberté pour les journalistes soit la règle et la détention vraiment l’exception », poursuit Tshivis Tshivuadi.
3 mai 2021: Célébration de la Journée Mondiale de la liberté de la presse
RDC: Sans des réformes en profondeur, le journalisme restera un métier à risque en RD Congo https://t.co/71fke1cj0z
— JournalisteEnDanger (@jedkinshasa) May 3, 2021
De son côté, Patrick Muyaya, le nouveau ministre de la Communication et des Médias, a promis de s’impliquer personnellement pour plus de transparence. Il promet par exemple son soutien en faveur du vote de la loi sur l’accès à l’information publique.
« Aujourd’hui, dans une société où le peuple est davantage exigeant. Il veut la transparence, nous avons l’obligation de mettre à disposition de l’information. On établira un calendrier pour faire avancer cela », promet le ministre.
Toutes ces questions pourront être approfondies dans le cadre des états généraux de la presse qui sont programmés pour cette année.
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