Mohamed Ould Abdel Aziz s’est rendu ce lundi 26 avril au palais de justice de Nouakchott, à la convocation du pôle des juges anti-corruption. Depuis le 12 mars dernier, l’ex-président Aziz et une douzaine de personnalités, dont deux de ses gendres et deux de ses anciens Premiers ministres, ont été inculpés de malversations financières, corruption, dilapidations et détournements de biens publics.
Avec notre correspondant à Nouakchott, Salem Mejbour
Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a dirigé la Mauritanie entre 2008 et 2019, a toujours réfuté ces accusations de malversations financières, corruption, dilapidations et détournements de biens publics, mais les juges l’ont interrogé ce lundi sur son implication présumée.
L’ex-chef de l’État a refusé de répondre aux magistrats, comme lors de ses précédentes comparutions. À chaque question, par la voix ses avocats, l’ex-président Aziz renvoie les juges à l’article 93 de la Constitution qui stipule que seule la Haute Cour de Justice est habilitée à l’entendre ou à le juger. Il s’estime couvert par son immunité d’ancien chef de l’État.
Mais selon, les avocats qui défendent l’État mauritanien dans ce dossier, cette disposition ne concerne que la haute trahison. Or, l’ancien président a été convoqué par les juges pour répondre de présumés crimes économiques qui relèvent de la compétence des tribunaux ordinaires, affirment les membres du collectif d’avocats de la partie civile.
Des avocats qui travaillent notamment pour la restitution au peuple mauritanien de biens supposés avoir été détournés durant la décennie où Mohamed Ould Abdel Aziz était au pouvoir.