Au Sénégal, les noyaux des dattes mangées lors de la rupture du jeûne de Ramadan ne seront plus jetés à la poubelle. L’Agence nationale de la reforestation et de la Grande muraille verte a lancé une campagne de collecte pour les récupérer afin de pouvoir ensuite reboiser le pays, qui perd 40 000 hectares de forêt par an.
Avec notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier
Plusieurs associations se mobilisent pour participer à la collecte de noyaux de dattes, ce fruit mangé par les musulmans au moment de la rupture du jeûne.
À la fin du ramadan, ces noyaux seront donnés à l’Agence nationale de la reforestation, dirigée par l’ancien ministre de l’Environnement, Haïdar el-Ali, qui va les replanter dans le nord-est du pays.
« Les dattiers poussent bien dans toute la zone du Ferlo, parce que l’humidité le permet. Mais ils sont aussi très intéressants pour la biodiversité, nous explique t-il. Cela permet aux animaux de se déployer. L’arbre retient – avec ses racines – l’eau, et attire la pluie… Donc vraiment, c’est un arbre qui peut vivre dans des températures très élevées. D’autres espèces d’arbres ne survivraient pas dans ces zones arides, très chaudes ».
Impliquer et sensibiliser la population au projet
Et pour le militant écologiste, il faut planter rapidement. Cette opération de collecte est donc une opportunité pour sensibiliser les populations à participer au reboisement du pays :
« Il fallait impliquer les gens dans cette grande opération de reforestation de notre pays et donc il faut planter utile. Le dattier, c’est un arbre économiquement très intéressant. Le Sénégal importe des dattes, or ce serait bien que Sénégal produise ses propres dattes. »
L’agence de reforestation espère collecter plusieurs tonnes de noyaux de dattes à la fin du mois sacré. Dans la même logique, une tonne de graines de baobab a déjà été collectée par les églises pendant la période de Pâques, alors qu’un jus traditionnel est concocté à cette occasion à base de pain de singe.