L’Espagne a provoqué la colère du Maroc, pour avoir permis l’entrée puis l’hospitalisation du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario Brahim Ghali. Samedi, le Maroc a convoqué l’ambassadeur espagnol à Rabat pour demander des explications. Madrid assuré que cette décision ne devrait pas affecter les bonnes relations entre le Maroc et l’Espagne.
Ce serait pour des raisons humanitaires que l’Espagne a accepté l’hospitalisation du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, selon la cheffe de la diplomatie espagnole Arancha Gonzalez Laya. Selon les médias espagnols, il serait entré en Espagne via l’Algérie sous une fausse identité, rapporte notre correspondante à Madrid, Diane Cambon.
Atteint du Covid-19, il a été pris en charge dans un hôpital de Logroño dans la région de Navarre, au nord du pays. Beaucoup de détails sur le conditions de son arrivée en Espagne restent à élucider.
Depuis 2006, Brahim Ghali est poursuivi en Espagne par l’Audience nationale pour délit de génocide, assassinats et tortures suite à une plainte déposée par trois Sahraouis ayant vécu dans les camps de réfugiés de Tindouf, en Algérie.
Le Maroc a exprimé son exaspération et demande à l’Espagne des explications alors que Madrid cherche à dédramatiser la situation, assurant que l’Espagne maintient de très bonnes relations avec le Maroc. « Cela n’empêche pas et ne perturbe pas les excellentes relations que l’Espagne a avec le Maroc », a assuré Arancha Gonzalez Laya dans une conférence de presse ce week-end.
Reste à savoir que fera Brahim Ghali lorsqu’il sera rétabli et qu’il pourra quitter l’hôpital et si l’Espagne va procéder à son arrestation. M. Ghali a été élu le 9 juillet 2016 à la tête du Polisario, qui milite pour l’indépendance de l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, qu’il se dispute avec le Maroc.
Au Sahara occidental, classé « territoire non autonome » par les Nations unies en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis près d’un demi-siècle le Maroc au Front Polisario, soutenu par l’Algérie. Le Front Polisario indépendantiste et le Royaume du Maroc observaient un cessez-le-feu depuis presque 30 ans avant la reprise des hostilités, à la mi-novembre 2020, quand les troupes marocaines se sont déployées dans une zone tampon de l’extrême Sud du Sahara occidental.
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