À Ndjamena, une ambiance de plomb régnait ce mercredi 21 avril, au lendemain de l'annonce du décès d'Idriss Deby Itno, le président en exercice depuis 1990. La ville est déserte et les habitants oscillent entre tristesse et inquiétude.
Avec nos correspondants à Ndjamena, Aurélie Bazzara et Madjiasra Nako
La capitale s’est réveillée ce mercredi aux aurores par l’appel des muezzins à la prière, mais il a fallu attendre 5h, comme l’indique l’ordonnance du conseil militaire, pour pouvoir sortir. La ville était calme, quelques courageux tentaient de vaquer à leurs occupations, mais les rues étaient plutôt désertes. La circulation était fluide alors qu’en temps normal à cette heure-là les embouteillages sont légion à Ndjamena.
Depuis mardi, la population est sous le choc de la nouvelle. C’est le cas de ce mécanicien qui n’a pas fait une seule réparation de toute la journée de mardi. Le pays vit un moment historique, dit-il, et les clients se sont faits rares : « Tout est fermé, il n’y a personne, les rues sont calmes vraiment. Certaines personnes ont quitté la ville. »
Se mettre en sécurité, c'est le choix qu'a fait Malika. Cette vendeuse de fruits a préféré rester à la maison : « Prudence, je préfère attendre et voir sir les choses sont calmes, et s'il n’y a rien, à ce moment-là je recommencerai à sortir et vaquer à mes occupations. »
Khamis, la soixantaine, foulard blanc sur la tête, pense déjà au futur. Il n'est pas con...