Au Gabon, le gouvernement ne veut plus que le gaz découvert sur les champs pétroliers soit brûlé. Libreville qui fait face à un déclin continue de sa production pétrolière veut aussi dynamiser le secteur gazier pour en faire une ressource utile pour le développement du pays et non une source de pollution comme c’est le cas aujourd’hui.
De notre correspondant à Libreville,
Dans la salle de réunions de l’Agence nationale de la promotion des investissements, le Comité du PAT, Plan d’accélération de la transformation, réunit les représentants des compagnies pétrolières opérant dans le pays. Yann Yangari, l’expert gabonais qui dirige la réunion fait constater aux opérateurs pétroliers que le Gabon importe 80 % de gaz butane qu’il consomme alors que plus de 80 % du gaz découvert dans le pays est brûlé par torchage.
« Aujourd’hui quand les opérateurs qui explorent le Gabon trouvent de l’huile (du pétrole NDLR), ils sont contents, mais quand ils trouvent du gaz, ils prennent cela comme un risque. Aujourd’hui, le gaz torché est brûlé. L’idée est donc de dire à l’opérateur au lieu de brûler ton gaz, nous te proposons de venir avec un projet qui te permet d’utiliser ce gaz et de te faire payer pour ce gaz », dit-il.
Soutien de la nouvelle directive de transformation du gaz
La nouvelle vision du Gabon sur la transformation du gaz en richesse est soutenue par une récente étude qui confirme que le pays dispose des réserves gazières assez importantes. « Nous avons un peu plus de cent milliards de mètres cubes de gaz naturel, disponibles au Gabon pour des projets structurants pour notre économie », note Yann Yangari.
En 2006, la compagnie pétrolière française Perenco a été la première à exploiter le gaz. Baptiste Breton son directeur général se réjouit d’avoir impulsé le mouvement il y a 15 ans déjà.
« Nous opérons aujourd’hui un réseau de plus de 500 kilomètres de conduites de transport de gaz à haute pression, sur le territoire gabonais. Ce gaz est destiné principalement à l’alimentation de centrales électriques, en se substituant à l’utilisation de diesel souvent importé et beaucoup plus polluant en termes d’émissions », déclare le directeur général de Perenco.
Pour une énergie moins polluante
Dans ses prévisions, Perenco souhaite éclairer toute la ville de Port-Gentil d’ici fin 2021 avec le gaz. « D’ici fin 2021 environ 40 % du gaz de notre réseau commercial sera alimenté à partir du gaz de torchère. C’est l’équivalent de l’alimentation de l’ensemble de l’agglomération de Port-Gentil », espère-t-il.
Au-delà de l’intérêt économique, le Gabon souhaite à travers le gaz assurer sa transition énergétique vers une énergie moins polluante.