Le Rwanda marquait ce mercredi le 27e anniversaire du début du génocide des Tutsis le 7 avril 1994. Ce jeudi, la France ouvre ses archives. Les documents sont mis à disposition du public à partir de ce jeudi 8 avril par les Archives nationales. Ils permettent de mieux comprendre la position des autorités françaises de l’époque, qui étaient jusqu’à il y a quelques jours un sujet explosif entre Paris et Kigali.
Plus de 8 000 pièces sont désormais accessibles à tous. Les archivistes parleront plutôt de 2m20 de rayonnage, situés sur le site de Pierrefitte, au nord de Paris.
Les archives liées au président Mitterrand et à son Premier ministre Edouard Balladur, entre 1990 et 1994 étaient déjà sur place, mais classifiées. Les autres proviennent d’autres services d’archives ; des ministères des Affaires étrangères ou de la Défense, par exemple.
Ces derniers documents ont tous servi de source à la rédaction du rapport Duclert, qui a été rendu fin mars au président Macron et qui souligne les responsabilités « lourdes et accablantes » de la France.
L’historienne Chantal Morelle a participé à ces travaux. « La plupart de ces archives étaient classifiées, c’est-à-dire qu’elles n’étaient pas accessibles au public. Il y avait des télégrammes, des notes des cabinets, des fiches de la DGSE, des instructions de l’armée… C’est extrêmement divers et c’est quelque chose de très précieux et dont nous ne voudrions pas avoir l’exclusivité pendant encore 30-40-50 ans. »
N’importe qui peut les consulter, mais il faut se rendre sur place… à Pierrefite. Ces documents ne seront pas mis en ligne. Ils contiennent de nombreuses identités. Le règlement européen de protection des données, le RGPD, empêchent leur publication sur la Toile.