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POLITIQUE

Sénégal: dans la Médina de Dakar, le discours de Macky Sall a déçu

Le discours devant la nation de Macky Sall a manqué d’envergure, selon l’opposition sénégalaise, qui s’attendait à des annonces plus fortes. Rien non plus sur la crise politique qui a secoué le pays suite à l’affaire judiciaire impliquant l’opposant politique Ousmane Sonko.

Avec notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier

Dans un discours à la nation prononcé la veille de la fête de l’indépendance du Sénégal, le 4 avril, le président Macky Sall a déroulé son plan de route pour les jeunes. Parmi les promesses : 450 milliards de francs CFA sur trois ans pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes et l’allocation de 80 milliards de francs CFA pour inciter au recrutement de 65 000 jeunes.

Dans le quartier Médina, où quelques traces des manifestations de début mars sont encore visibles, il y a Oumar Ndiaye, étudiant. Il était descendu dans la rue. Aujourd’hui dépité, il n’a pas suivi le discours de Macky Sall. « Les politiciens font des discours répétitifs. Et puis ces temps-ci les jeunes en ont marre d’entendre ce genre de discours-là. Ce sont toujours des promesses. On ne voit pas de nos propres yeux ces financements… », reproche-t-il.

Bassirou Diomaye Faye, membre fondateur du parti d’opposition Pastef-Les Patriotes, est déçu que le président n’ait pas clarifié sa position concernant le troisième mandat. « C’est une occasion qu’il est encore en train de manquer, malheureusement. Il y a des actes qu’il aurait dû poser [comme] la question de l’indemnisation des victimes et de leur famille. C’est décevant qu’il ne soit toujours pas en mesure d’identifier clairement là où se trouve le problème et de poser les mesures adéquates. Ce serait très réducteur aussi de croire que ce qu’il s’est passé récemment est simplement dû à des problèmes économiques. »

Jeune cadre de l’Alliance pour la République, le parti présidentiel, Omar Dieng se dit pourtant satisfait du discours de Macky Sall et attend beaucoup des mesures annoncées. S’il estime que le ton était juste, il regrette que le président ne se soit pas expliqué sur le calendrier électoral, alors que les élections locales ont été une fois de plus reportées.

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