Le 22 mars est la journée mondiale de l’eau. Certains experts prédisaient que les guerres du futur seraient des guerres de l’eau. Dans la corne de l’Afrique, on ne parle pas encore de conflit armé, mais le ton ne cesse de monter entre l’Égypte le Soudan et l’Éthiopie. En jeu, les eaux du Nil, qui sont au centre de d’une intense bataille diplomatique alors que l’Éthiopie finit la construction de son Barrage de la Renaissance, le futur plus grand d’Afrique. Et elle est bien décidée à ne pas se laisser intimider par le Soudan et l’Égypte.
Avec notre correspondant à Addis Abeba, Noé Hochet-Bodin
L’Éthiopie mènera la seconde phase de remplissage du réservoir du barrage de la Renaissance cet été, lors de la saison des pluies, avec ou sans accord.
Cette déclaration du ministre éthiopien de l’Eau la semaine dernière ajoute encore un peu plus d’huile sur le feu des tensions régionales avec ses deux voisins en aval du Nil.
En effet, le Soudan et l’Égypte veulent à tout prix négocier un mécanisme commun de contrôle des eaux du Nil, de peur de voir son débit diminuer, et avec lui toutes leurs activités agricoles. Signe des tensions, Khartoum et Le Caire viennent de signer un traité de coopération militaire.
En ce qui concerne les négociations, l’Éthiopie rejette fermement la demande soudanaise d’utiliser quatre médiateurs ; les États-Unis, l’Union européenne, l’ONU et l’Union africaine.