Au Burkina Faso, une jeune pharmacienne a lancé la première usine de transformation du coton brut en coton hydrophile et en compresses : la Société de fabrication du coton burkinabè, utilisé par la médecine et certains centres de beauté. Elle fournit aussi la centrale d’achat des médicaments génériques au Burkina Faso et au Mali, ainsi que plusieurs hôpitaux du pays.
De notre correspondant à Ouagadougou,
C’est grâce à l’électricité produite par un groupe électrogène que la dizaine de femmes, dont Safiatou Sawadogo, mettent en paquet le coton hydrophile déjà traité. « On fait l’empaquetage. On vient souvent ici pour laver le coton, après le lavage on déchiquète pour étaler et ensuite on met au four pour faire sécher », explique Safiatou Sawadogo.
C’est en 2016 que docteur Céline Kobeané Kontyaré a lancé cette unité de transformation du coton, après ses études en pharmacie. Une première dans la sous-région ouest-africaine. « J’ai effectué un déplacement en Chine, où j’ai appris et où je me suis formée dans le traitement du coton hydrophile. Et j’ai profité aussi pour échanger avec les fabricants de machines. C’est à partir de là que j’ai pu mettre en place cette unité. Il faut dire que toute la chaîne était difficile à mettre en place, depuis l’obtention de la matière première jusqu’à la sortie des produits finis. Même l’installation des machines n’était pas du tout évidente ! », raconte-t-elle.
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Une quinzaine de tonnes de coton traitée chaque mois
L’entreprise a été financée grâce à un prêt de 45 millions de francs CFA de l’Agence de financement et de promotion des petites et moyennes entreprises et un apport personnel d’une vingtaine de millions de francs CFA. Cet argent a servi à l’acquisition des équipements. Une quinzaine de tonnes de coton y sont traitées chaque mois. Plusieurs types de produits sont mis sur le marché.
« Le coton ordinaire est destiné aux supermarchés et c’est du coton prisé. Et on n’en a qu’une seule gamme : les 50 grammes. Pour le coton médical, on a 3 gammes : 50, 100 et 150 grammes. Nous avons eu une commande de la Camec (Centrale d’achat des médicaments), ce qui fait que le coton médical sort encore plus », explique Rodolphe Kaboré, l’administrateur chargé de gérer les stocks de l’entreprise.
Vers une expansion de l’entreprise
Avec une production mensuelle de 90 000 unités, l’entreprise a fait un chiffre d’affaires de 180 millions de francs CFA en 2020. Elle fonctionne avec une trentaine de salariées. L’objectif c’est d’augmenter le personnel avec le lancement d’autres produits, selon Dr Céline Kobeané Kontyaré.
« On envisage aussi de faire les compresses. C’est vraiment l’un de nos objectifs à très court terme. Et là, le personnel pourra aller jusqu’à 100, voire 200. Il suffit maintenant de livrer les bâtiments et d’installer les machines pour produire à très grande échelle », prévoit-elle.
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Mais le plus urgent reste, selon la promotrice de l’entreprise : la connexion au réseau de la société nationale d’électricité.