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En Afrique du Sud le coton n’a plus la cote

Entre la saison 2018-2019 et aujourd’hui, les surfaces cultivées ont 10 000 hectares. L’Afrique du Sud est un tout petit pays producteur à l’échelle africaine et même régionale, derrière le Zimbabwe et la Zambie. Alors si ses surfaces diminuent ainsi, quel avenir pour la filière ?

De notre correspondant à Johannesburg,

La récolte est en cours dans les champs de coton sud-africains, principalement dans les régions du Limpopo et du Northern Cape, à travers seulement 17 000 hectares, c’est 40 % de moins par rapport à la saison 2018-2019 quand l’Afrique du Sud comptait 41 713 ha de coton. La production estimée est, elle aussi, en baisse : 80 200 balles de coton pour cette saison contre 134 000 balles lors de la saison précédente.

Les agriculteurs ont boudé le coton, et il y a plusieurs raisons à cela.

Un désintérêt conjoncturel

D’abord un facteur météorologique. En Afrique du Sud, la majorité de la culture du coton n’est pas irriguée et dépend donc des précipitations. Pour les dernières saisons, la météo n’était pas favorable au moment de la plantation. Les agriculteurs ont choisi d’autres cultures. Parmi elles : le maïs, le soja et le tournesol, portées par des prix élevés sur le marché. À l’inverse, le coton a subi les conséquences de la pandémie. Au 2 avril 2020, le prix de la livre de coton valait 59 centimes de dollars contre environ 88 centimes de dollars aujourd’hui.

Autre raison plus technique. Les producteurs de coton sud-africain se plaignent de ne pas avoir accès aux dernières technologies agricoles, aux cultivars, des espèces plus résistantes, productives. Les multinationales agricoles ne s’ouvrent pas au marché sud-africain jugé trop petit.

Le coton a toujours de l’avenir en Afrique du Sud

Faut-il s’inquiéter de ce recul ? Non, selon Henni Bruwer, patron de Cotton SA, qui représente la filière. D’abord parce que c’est conjoncturel : les agriculteurs sont des hommes d’affaires qui cherchent la meilleure opportunité d’année en année. La hausse des prix du coton et la reprise de l’activité économique post-Covid devraient relancer la culture. Le département américain pour l’Agriculture prévoit une hausse de 3,5 % de la consommation mondiale de coton pour la saison 2021-2022.

Autre bonne raison de croire au retour du coton en Afrique du Sud : les taux de change. Le dollar, monnaie d’échange pour le coton, perd de la valeur face au rand sud-africain, et ce depuis huit mois, ce qui profite aux producteurs locaux.

En résumé, l’augmentation des prix du coton, de sa consommation mondiale et un taux de change favorable devrait encourager les agriculteurs sud-africains à renouer avec l’or blanc.

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