Le Kenya et la Somalie se retrouvent devant la Cour internationale de justice de La Haye ce lundi et pour une dizaine de jours. L’enjeu est la délimitation de leur frontière maritime, alors que d’importantes ressources naturelles se trouvent en mer.
Pour la Somalie, sa frontière maritime avec le Kenya suit le tracé de la frontière terrestre, en s’enfonçant dans l’océan vers le sud-est. Pour le Kenya, au contraire, sa frontière avec la Somalie suit une latitude horizontale d’ouest en est. Or dans le triangle entre les deux tracés, se trouvent 100 000 km² de territoire maritime et au moins trois blocs sous-marins renfermant du pétrole et du gaz, mais aussi des eaux très poissonneuses. Il s’agit, par conséquent, d’un enjeu économique majeur pour les deux pays.
La bataille judiciaire dure depuis bientôt sept ans. C’est la Somalie qui en est à l’origine : le 28 août 2014, elle introduisait auprès de la Cour internationale de justice de La Haye ce qu’on appelle une « instance » contre le Kenya sur un « différend relatif à la délimitation maritime dans l’Océan indien ».
Toutes sortes d’actes de procédure s’en sont suivis. Mais à partir de ce lundi après-midi, les avocats de chaque pays vont pouvoir enfin plaider, à tour de rôles : d’abord la Somalie, puis le Kenya. Puis chaque pays aura l’occasion de répondre aux objections de l’autre. La décision de la Cour — sans appel — sera rendue ultérieurement.