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À la Une: les législatives en Côte d’Ivoire, une victoire en demi-teinte pour le RHDP

« Si le parti présidentiel conserve sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, les pro-Gbagbo ont démontré qu’ils restaient l’une des principales forces politiques du pays, constate Jeune Afrique.         (…) Sur les 254 sièges de députés en jeu, le RHDP d’Alassane Ouattara en remporte 137 et obtient donc la majorité absolue (des résultats encore provisoires puisqu’ils doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel). Le parti présidentiel n’atteint cependant pas son objectif d’une majorité des deux tiers. Surtout, huit ministres, sur la trentaine qui étaient candidats, ont été battus. »

Du coup, « Gbagbo arrache son tabouret à Ouattara », lance le Quotidien d’Abidjan.

« Bédié et Gbagbo ferment Yopougon, Marcory et Port-Bouët à Ouattara… mais le chef de l’Êtat réussit ce qu’il espérait », constate pour sa part Soir Info.

Yopougon, « la plus grande commune de tout le pays et ancien fief de l’ex-président, relève Le Monde Afrique, que la coalition PDCI-EDS a réussi à reprendre donc au RHDP, avec l’élection du fils aîné de Laurent Gbagbo, Michel Gbagbo. »

Au final, constate Aujourd’hui au Burkina, « avec la victoire confirmée de l’opposition à Yopougon, Marcory et Port-Bouët, le RHDP et le PDCI-EDS se partagent ainsi la capitale économique ivoirienne avec 5 communes pour chaque camp. Ainsi, Abobo, Adjamé, Attécoubé, Koumassi et Treichville reviennent au parti du président Alassane Ouattara, tandis que les communes de Yopougon, Marcory, Port-Bouët, Cocody et Plateau tombent dans l’escarcelle du duo Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. »

L’opposition en embuscade

Reste que sur le plan national, le RHDP est toujours « maître du jeu » : c’est ce que pointe WakatSéra, toujours au Burkina Faso. « Et l’opposition est en embuscade », constate aussi le site d’information burkinabé. « Certes, l’opposition n’a pas réussi à contrarier, véritablement, les plans du parti au pouvoir qui conserve sa majorité à l’Assemblée nationale, et qui pourrait même, à l’occasion, compter sur la marge d’une quinzaine d’indépendants. Mais, en retournant aux urnes, après des boycotts successifs, les opposants, qui ont même réalisé la prouesse de se réunir en coalitions (…), les opposants se donnent de véritables chances de revenir dans le débat politique, par la grande porte. »

À quand le retour de Gbagbo ?

Ledjely en Guinée renchérit et parle d’un « retour remarquable de l’opposition au sien de l’hémicycle. ». Et désormais, poursuit le site d’information guinéen, « l’opposition ayant joué le jeu des législatives, le pouvoir devra poser d’autres actes. Et le plus symbolique de ces actes que l’on attend dans les prochains jours, c’est bien le retour de Laurent Gbagbo dans le pays. Après avoir séjourné dix ans durant dans les prisons de la CPI à la Haye, l’ancien président manifeste le désir de revenir auprès des siens. L’accord de principe serait obtenu de la part d’Alassane Ouattara. Mais jusqu’ici cela n’a pas pu se concrétiser, pointe Ledjely. Les élections étant donc passées, le pouvoir ivoirien devrait rendre cela possible. »

Mais « la logique du rassemblement ne devra cependant pas se limiter qu’à quelques actes symboliques, poursuit Ledjely. Elle devra également se constater dans la gestion de la Côte d’Ivoire et dans la répartition des richesses de celle-ci. C’est ainsi seulement que la dynamique se traduira par une normalisation effective afin de conférer au troisième mandat d’Alassane Ouattara, quoi que disputable et controversé, plus de tranquillité que lors des deux précédents. »

Interrogations sur l’état de santé d’Hamed Bakayoko

Enfin, note L’Observateur Paalga à Ouagadougou, « la proclamation de ces résultats provisoires s’est faite dans un contexte particulier. Dans la mesure où les Ivoiriens avaient une oreille scotchée à l’antenne de la RTI et l’autre suspendue au bulletin de santé du Premier ministre Hamed Bakayoko, évacué à l’hôpital américain de Paris le 18 février puis récemment transféré au CHU de Fribourg en Allemagne. Ce qui peut laisser penser que l’état de santé de celui qui a été réélu député de Séguéla, depuis son lit d’hôpital, est préoccupant. Il faut croire d’ailleurs que ce n’est pas demain qu’il va retrouver son fauteuil premier-ministériel puisque le président Ouattara a finalement nommé avant-hier un chef de gouvernement intérimaire en la personne de Patrick Achi. »

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