En Centrafrique, c’est le premier convoi humanitaire d’une quinzaine de véhicules sans escorte qui est arrivé à Bangui sans encombre ce week-end. L’axe principal de ravitaillement était coupé depuis la mi-décembre par la coalition armée CPC.
Avec notre correspondante à Bangui, Charlotte Cosset
Lundi matin, le bureau de fret routier, il y a quelques temps encore vide, était embouteillé notamment par les camions du CICR. Le premier convoi de l’organisation est arrivé à bon port.
« Sur ce premier convoi, il y avait 135 tonnes de nourriture. Pour le CICR, on a au total 600 tonnes de nourritures à ramener rapidement du Cameroun. On a commencé un petit peu à s’inquiéter parce que les stocks étaient en train de diminuer. C’est vrai que si on avait dû rester plus longtemps comme ça, on aurait dû s’organiser autrement », explique Yves Van Loo, chef adjoint de la délégation du CICR en Centrafrique, en charge des opérations.
Les véhicules du CICR ont traversé plusieurs lignes de front, et ont circulé alors que l’axe était sous contrôle de la CPC, puis sur le retour, de l’armée et de ses alliés. Un premier convoi humanitaire sans escorte qui ouvrira la voie à d’autres, espère Mame Ibrahima Tounkara, le chef de ce convoi.
« Nous osons espérer que ce convoi qui vient d’être organisé ouvr la voie à l’accès humanitaire pour que les humanitaires puissent continuer à faire venir ici en Centrafrique l’assistance qui est du côté du Cameroun et pouvoir renforcer et maintenir notre capacité de réponse parce que les populations vulnérables en Centrafrique en ont tant besoin. »
Le CICR prévoit deux autres convois dans les prochaines semaines pour ramener des vivres mais aussi des semences ainsi que des produits de traitement de l’eau pour la capitale.
Les besoins humanitaires en Centrafrique restent énormes. Les organisations humanitaires estiment que la crise de décembre a déplacé plus de 140 000 personnes, portant à plus de 1,5 million le nombre de déplacés total dans le pays ou qui ont trouvé refuge dans les pays voisins. Elles évaluent aussi qu’environ un Centrafricain sur deux a besoin d’une aide alimentaire.