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SOCIETE

Ouganda: Diva Taxi, un VTC 100% féminin

Créée l’été dernier, Diva Taxi tente de se faire une place parmi les applications de chauffeurs de la capitale Kampala. Derrière le volant, uniquement des conductrices, dans un pays où les taxis sont très majoritairement des hommes.
De notre correspondante à Kampala,

Première cliente de la journée pour Edith, conductrice pour Diva Taxi depuis l’été dernier. Une activité indispensable pour la jeune femme, qui cherche de nouvelles sources de revenus.

« Honnêtement, j’ai vraiment besoin de cet argent. J’ai des frais, surtout pendant cette période de pandémie de Covid-19. Même si j’ai aussi repris mon ancien travail, je ne gagne pas autant qu’avant. Donc, je dois faire tout ce que je peux pour travailler ici et là, pour pouvoir gagner assez », dit Edith.

Avant d’être taxi, Edith est avant tout serveuse dans un bar. Travailler comme chauffeure en parallèle lui permet de compléter son salaire, sans grande contrainte d’emploi du temps. « J’avais besoin de trouver quelque chose de très flexible, parce qu’un autre emploi aurait pris beaucoup de temps. Alors qu’avec Diva, on peut décider de ne faire qu’une course qui ne prendra que 30 minutes, mais au moins, on aura assez d’argent pour payer notre essence », poursuit Edith. « Donc, ce que je fais, c’est que je prends un premier client le matin, puis un autre pendant ma pause déjeuner, puis dans la soirée. De cette façon, je ne néglige pas mon emploi. »

Aux origines de Diva Taxi

L’idée de monter Diva Taxi est née l’année dernière, pendant le confinement en Ouganda. Sharon Rutega, 32 ans, est l’une des cofondatrices de l’entreprise. Elle a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat alors qu’elle venait de perdre son travail dans la micro-finance à cause de la pandémie de Covid-19.

« On n’avait plus de revenu, on était à la maison et on ne pouvait rien faire. Mais de l’autre côté, on avait toujours les mêmes frais. Donc, nous avons décidé de monter notre propre entreprise de transport. On a réfléchi à la façon dont on pouvait travailler avec d’autres femmes, parce qu’elles aussi étaient touchées par la crise », se souvient Sharon Rutega.

Laisser aux femmes une chance de se professionnaliser

Depuis les débuts de Diva Taxi, environ 150 femmes travaillent pour l’application. Toutes les conductrices participent à des formations, de self-défense notamment, avant de commencer leurs activités.

Pour Sharon Rutega, l’idée est de laisser aux femmes une chance de se professionnaliser. « Les autres applications de transports sont très majoritairement masculines et pour qu’une femme soit choisie pour être conductrice, il faut attendre très longtemps. Donc, on s’est dit : pourquoi ne pas créer notre propre plateforme, pour qu’on puisse travailler ensemble, se soutenir et gagner notre propre argent. Notre voiture peut vraiment nous nourrir et nourrir notre famille », soutient-elle.

Un deuxième bureau a été ouvert en décembre pour répondre aux demandes des clients qui arrivent à l’aéroport international d’Entebbe.

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