Les 230 agents chargés de la gestion des cités universitaires de la capitale ont voté lundi 1er mars la grève générale. Ils réclament le paiement des salaires, suspendus depuis maintenant 2 mois. Une mauvaise nouvelle pour les quelques 7 000 locataires des 7 cités estudiantines de la capitale, déjà fortement délabrées, qui comptent au quotidien sur ces fonctionnaires pour réparer, entretenir et assurer la sécurité au sein des logements des campus.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud
Au pied des logements vétustes et pollués à l’amiante, des tuyaux d’eaux usées éventrés concurrencent par leur odeur, les décharges à ciel ouvert. Faute de moyens, assurent-ils, les agents du Croua, le Centre régional des œuvres universitaires d’Antananarivo, ont déjà bien du mal à assurer le fonctionnement de base de la cité d’Ankatso II.
Suite à la suspension de leurs salaires, ils ont décidé hier de fermer leurs bureaux. Herilala Rajaonarison, la porte-parole du Syndicat du personnel du Croua consent : « Cela va entraîner beaucoup de désagréments parce que si nos plombiers ne travaillent pas, ni nos électriciens, il y aura beaucoup de mécontents chez les résidents des cités universitaires. »
Le 17 février, le ministère s’était engagé auprès de ces employés à verser les salaires « au plus tard le 26 février ». Des promesses restées pour le moment vaines. « On nous dit d’attendre, on nous dit que c’est un problème technique qui ne concerne pas notre direction mais le salaire c’est quelque chose de vital parce que ça assure notre survie. Certains de mes collègues n’arrivent plus à payer leur loyer ni les écolages de leurs enfants. Nous vivons de prêts et de gages. A partir du moment où on a commencé à revendiquer notre dû, l’administration a exercé des représailles sur les agents. Quatre chefs de service ont vu leur fonction abrogée. Il y a aussi des menaces qui disent que si nous continuons de manifester, ils ne signeront pas le renouvellement de contrat. On se sent menacés. »
Contacté, la direction du ministère a préféré s’abstenir, pour l’instant, de toute réaction.