Au Mali, les sept personnes accusées de complot contre les autorités de transition devront encore attendre une semaine avant de savoir si la procédure judiciaire qui les vise est maintenue ou abandonnée.
Sept personnes sont visées par cette procédure, parmi lesquelles l’ex-Premier ministre Boubou Cissé, qui se cache quelque part au Mali, et le chroniqueur radio Ras Bath, qui est quant à lui incarcéré depuis deux mois, comme quatre autres co-accusés. La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako devait annoncer mardi matin 23 février si elle abandonnait ou non la procédure, comme l’avait requis l’avocat général la semaine dernière… Mais, surprise, cette annonce a été différée d’une semaine.
Ce n’est pas un simple report : si le délibéré est remis à mardi prochain, c’est pour permettre une nouvelle composition de la Cour.
Des avocats de la défense expliquent : deux magistrats du siège ainsi que l’avocat général, qui représente le ministère public et qui avait requis la semaine dernière, contre toute attente, l’annulation de la procédure et la libération des personnes incarcérées, ont été mutés à la Cour suprême. Et doivent donc être remplacés.
Parmi les avocats des accusés, certains disent espérer qu’il ne s’agit que d’une question de procédure.
Maître Cheick Oumar Tounkara, qui défend Vital Robert Diop, le directeur du PMU malien, est plus critique : « le réquisitoire de l’avocat général, qui avait demandé l’annulation de la procédure et la mise en liberté immédiate de nos clients, était embarrassante. Ils ont préféré tout simplement sortir du dossier. Cela ouvre la voie à la main libre à ces mains invisibles qui sont derrière ce dossier pour choisir leurs juges, leur avocat général. En tout cas, il y a des mains invisibles qui sont derrière ce dossier. C’est inconcevable que le service de renseignement d’un État puisse reprocher à des innocents les infractions de complot contre les autorités de la transition sur la base du néant ! Ce dossier est vide ! »
Outre M. Diop, l’ex-Premier ministre Boubou Cissé, l’ancien secrétaire général de la présidence Sékou Traoré, mais aussi le chroniqueur radio Ras Bath, deux hauts cadres du Trésor public et le directeur d’une agence d’État sont également accusés, sur la base d’une dénonciation de la Sécurité d’État, les services de renseignements maliens, d’avoir tenté de déstabiliser, voire de faire chuter le régime de transition. Ce que tous démentent.
Boubacar Yalkoue est le porte-parole de la cellule de crise mise en place par les proches de Ras Bath. Il réagit à ce nouveau rebondissement.
Deux nouveaux juges vont venir, et vont ouvrir à nouveau le débat […] Quelque part, c’est pas clair. Le dossier est politique, nous n’avons jamais cessé de le dire, tout le monde le sait.
OK MALI _Son MATIN – SON Avocat, audience à la chambre d’accusation sur « complot contre l’Etat »