Au Burkina Faso, suite à la dégradation de la situation sécuritaire dans la région de l’Est, le gouvernement a commandité une étude sur les défis sécuritaires dans cette région, la plus vaste du pays. Depuis 2018, le phénomène terroriste s’y est installé. Après plusieurs opérations militaires et un renforcement du dispositif de sécurité, la situation reste toujours préoccupante pour certains villages. Et le Centre national pour la coordination du mécanisme d’alerte et de réponse recommande un nouveau maillage sécuritaire pour y faire face.
avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani
Pour certains habitants de la région de l’Est du Burkina Faso, les attaques terroristes se font plus rares suite aux différentes opérations militaires, mais il reste difficile de se rendre dans certaines localités. « Aujourd’hui, la sécurité, on peut dire que ça va un peu (mieux), il y a eu un avancement, nous confie un habitant. Mais on ne peut pas dire qu’on puisse circuler librement dans tous les villages… Et je peux dire aussi que les femmes peuvent circuler et aller partout où elles veulent dans la région, ce n’est pas le cas pour les hommes ».
Pour le Centre d’alerte précoce et de réponse, avec la montée de l’insécurité et compte tenu des facteurs de vulnérabilité de la région, il faut une nouvelle disposition de l’appareil sécuritaire. C’est l’une des recommandations d’une étude commanditée par le chef du gouvernement burkinabè sur les défis sécuritaires dans la région de l’Est.
Il faut revoir le maillage sécuritaire, nous déclare le contrôleur général de police Dieudonné Ouattara, également secrétaire permanent de ce centre d’alerte. « (il faut) revoir un peu le maillage sécuritaire, également opérationnaliser plus les FDS en moyens roulants et même en tout ce qu’il y a comme moyens, pour pouvoir être beaucoup plus opérationnels. Les gens ont souhaité que les VDP (Volontaires pour la défense de la patrie NDLR) soient (présents) dans chaque village et équipés pour qu’ils puissent effectivement jouer leur rôle, en tout cas dans cette lutte commune ».
Pour les enquêteurs du Centre d’alerte, l’enclavement de la région de l’Est et ces zones non développées constituent des difficultés dans la lutte contre le terrorisme.