Des milliers de Libyens ont célébré les 10 ans de la révolte contre Mouammar Kadhafi. La Place des Martyrs à Tripoli était noire de monde mercredi 17 février date anniversaire officielle de la Révolution. De leur côté, les Berbères de Libye, dont le nombre est difficile à chiffrer mais qui s’élèverait à 4 millions, se demandent toujours quelle est leur place dans la société. Démonisés sous Mouammar Kadhafi, ils ont pris une grande part dans la victoire de la rébellion
De notre envoyée spéciale à Tripoli, Aabla Jounaïdi
Fathi Youssouf est un enfant de Jadu dans le Djebel Nefusa, ville berbère perchée dans la montagne dans une zone qui fut clé pour la révolte libyenne. « C’est d’ici que les rebelles sont descendus pour prendre Tripoli le 20 août 2011. C’est un rempart naturel et ici, beaucoup des premiers opposants se sont rassemblés. Évidemment nous, les Berbères, on a tout de suite rejoint le mouvement ».
Malgré la fin d’un régime qui leur interdisait d’exprimer leur culture, les Berbères redoutent désormais un référendum sur la constitution prévu cette année. « Après la Libération, beaucoup de Libyens ont découvert qu’il y avait des Berbères dans le pays. On a entendu certaines de nos revendications, comme le droit de parler et d’enseigner notre langue. Mais beaucoup pensent comme Kadhafi. Dans le projet de référendum, on évoque la Libye comme un État qui appartient à la communauté arabe, mais ça n’existe pas. La Libye est une communauté en soi avec des Arabes, des Berbères et des Toubous. »
En attendant les Berbères étaient venus en nombre cette semaine à Tripoli pour célébrer la révolution libyenne, drapeaux libyen et amazigh en main.