Le Groupement des entreprises de Madagascar (Gem), avec la Fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar (Fhorm), ont publié, hier, mercredi 3 février, une tribune contenant des pistes pour redresser le secteur du tourisme, qui représente près de 7% du PIB national. Malmenés par la pandémie et la fermeture des frontières en mars 2020, les acteurs de la filière peinent à sortir de cette crise.
Avec notre correspondante à Madagascar, Laure Verneau
Le secteur touristique attend un geste fort du gouvernement. Parmi les propositions, les deux organisations demandent notamment la prise en charge des arriérés de facture de la Jirama, la compagnie nationale d’eau et d’électricité – des arriérés d’avril et novembre 2020. Et les charges sociales, dont l’exécutif avait reporté le paiement pour début 2021 en raison de la crise sanitaire.
La cessation de paiement qui vient
Problème : les entreprises qui ont survécu à l’absence de vacanciers grâce à leur trésorerie risquent à présent de se retrouver en cessation de paiement. La fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar (Fhorm) prévoit la fermeture de la moitié des établissements hôteliers de l’île pendant le premier semestre. Selon Johann Pless, le président de cette organisation, le manque à gagner de la filière s’élève actuellement à 395 millions d’euros.
Un atelier a été effectué récemment avec le ministère du Tourisme pour réfléchir à des pistes de sortie de crise, comme l’ouverture du tourisme international en juin 2021 avec test PCR (ou vaccin) au départ et à l’arrivée. Les discussions sont toujours en cours.
1,5 million de personnes dépendent du tourisme
Mais, pour Thierry Rajaona, le président du Groupement des entreprises de Madagascar (Gem), 2021 sera une année blanche pour le tourisme, et l’aide de l’État est nécessaire. « Nous voulons un vrai plan de relance économique avec de vrais investissements publics dans les ports, les routes, l’énergie, pour le bien de l’économie interne », conclut-il.
Si le secteur du tourisme à Madagascar ne pèse, selon les estimations, que 7% du PIB, il génère toutefois 44 000 emplois directs et, sur toute la chaîne de valeur, il fait vivre près de 1,5 million de personnes.