Abakar Sabone, l’un des porte-parole de la rébellion CPC, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la justice centrafricaine. Ancien conseiller spécial de Michel Djotodia du temps de l’ex-Séléka, il est rentré en Centrafrique en 2019, après un long exil au Tchad. Les autorités souhaitent aujourd’hui le poursuivre pour « des infractions commises entre décembre 2020 et janvier 2021 ».
Avec notre envoyée spéciale à Bangui, Florence Morice
Ce n’est pas l’un des principaux chefs rebelles de la CPC. Son mouvement, fondé il y a un an, n’est d’ailleurs pas signataire de l’accord de Kamba Kotta, acte de naissance de la coalition. Mais il en est l’un des porte-paroles et l’une des figures les plus médiatiques, habitué aux déclarations tonitruantes sur les réseaux sociaux. « Ce n’est pas un petit bout de papier signé par un procureur qui va nous empêcher de poursuivre la lutte », régissait-il encore hier soir au sujet du mandat d’arrêt émis contre lui ce 25 janvier.
Il faut dire qu’à 55 ans, Abakar Sabone, né à Carnot, s’est forgé une longue expérience dans diverses rébellions, au gré des soubresauts que connait son pays. Actif aux côtés de François Bozizé lors de son coup d’État de mars 2003, il est son dernier ministre du Tourisme, avant de rejoindre le camp adverse : la Séléka de Michel Djotodia qui en fait son conseiller spécial. À cette époque, il défraye la chronique en proposant une partition de la Centrafrique.
Exilé au Tchad pendant de longues années, il prend part aux négociations de l’accord de Khartoum pour le FPRC de Noureddine Adam, puis quitte ce mouvement. Selon le mandat d’arrêt émis contre lui, il est accusé d’incitation à la désobéissance et au refus de payer l’impôt. Un mandat émis dans le cadre de l’instruction en cours contre Thierry Savonarole, un cadre du KNK, le parti de l’ex-président Bozizé, arrêté en janvier.