Il y a une semaine, la forte tempête tropicale Éloïse s’abattait sur la côte Est de Madagascar. Huit jours après, les autorités ont pu établir un bilan précis des dégâts causés par les forts vents et pluies qui ont touché la partie nord de l’île et des zones particulièrement enclavées. Des dégâts mineurs, sans commune mesure avec ceux enregistrés en 2017 par le cyclone Enawo, mais qui ont toutefois entraîné le décès d’une personne et privé quelques 5 000 personnes d’habitation. Les dommages dans les écoles vont aussi nécessiter la suspension des cours pour plus de 26 000 enfants.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud
À Madagascar, le pire a été évité. Les 500 déplacés regagnent progressivement leurs habitations. Quant aux 4 900 sinistrés, ils devraient être pris en charge par les autorités locales sans que l’État n’ait à recourir à l’aide internationale. C’est à Maroansetra et dans ses environs que les dégâts matériels les plus importants ont été constatés.
Kong Rakotovelo, un habitant de la ville côtière raconte : « La tempête a beaucoup abîmé les champs de girofle et de vanille. Les agriculteurs, les planteurs, ce sont eux qui sont les plus touchés par Éloïse. Il y a eu des éboulements de terrains mais c’est le vent qui a fait le plus de dégâts. On a eu une coupure d’électricité pendant 4 jours, mais ça remarche maintenant. Les lignes téléphoniques fonctionnent elles aussi à nouveau. En ville, la vie a repris son cours depuis lundi ». Concernant l’agriculture, l’évaluation nationale sur les pertes agricoles liées aux catastrophes naturelles qui a lieu chaque année en mars-avril déterminera si les planteurs touchés par Éloïse pourront bénéficier ou non d’un appui.
108 salles de classe détruites
Autre population qui subit directement les conséquences de la tempête tropicale : les écoliers ; 26 300 enfants issus majoritairement de la côte Est sont actuellement privés de cours. La raison : 108 salles de classes ont été complètement détruites. L’acheminement des matériels de classe d’urgence de l’Unicef, comme des tentes utilisées comme salles de classes provisoires, des cahiers, des stylos, qui sont déjà prépositionnés en régions, doit commencer ces prochains jours.
Andrea Clemons est la spécialiste éducation au sein de l’agence onusienne : « Grâce à ces appuis-là, on espère bien que les enfants du niveau préscolaire jusqu’au collège pourront reprendre les cours d’ici deux semaines. Ça c’est notre objectif. Dans les zones isolées, ça risque de prendre un peu plus de temps. C’est vraiment important que les enfants les plus vulnérables – en termes de risque d’abandon scolaire, en termes de niveau de pauvreté – reviennent à l’école dans les meilleurs délais. »
La saison cyclonique prendra fin en avril à Madagascar. D’ici-là, les prévisionnistes prévoient encore au moins deux systèmes cycloniques dans la région de l’océan Indien.