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Le n°2 du Commandement américain pour l’Afrique en visite au Soudan

C’est un nouveau pas dans le rapprochement entre les États-Unis et le Soudan. Le numéro deux du Commandement américain pour l’Afrique (Africom), Andrew Young, est arrivé hier à Khartoum pour une visite de deux jours. Cette visite intervient après la levée des sanctions américaines et le retrait du Soudan de la liste des pays soutenant le terrorisme. Elle a une haute valeur symbolique.

Avec notre correspondant à Khartoum, Eliott Brachet

C’est une première depuis la création de l’Africom, qui coordonne les activités militaires et sécuritaires des États-Unis sur le continent. Pour Cameron Hudson, chercheur à l’Atlantic Council, la visite d’Andrew Young revêt une importance stratégique pour les États-Unis.

« Washington réalise son retard dans sa coopération avec le Soudan. Par exemple, en novembre la Russie a annoncé la création d’une base navale sur la Mer Rouge. Washington doit prendre conscience que s’il n’agit pas rapidement, le Soudan est en passe de se rapprocher d’autres acteurs internationaux : la Chine, la Russie, les pays du Golfe. Donc Washington essaye de préserver sa propre influence à Khartoum. »

Au menu des discussions : coopération sécuritaire, retrait de la mission de l’ONU au Darfour mais aussi un volet plus politique, le soutien américain au processus de transition.

« Washington s’intéresse de près à la question de la restructuration des forces armées soudanaises. Si elles sont prêtes ou non à se réformer. Si les militaires sont juste en train de préparer leur retour au pouvoir, Washington devra adapter sa stratégie pour soutenir et renforcer les parties civiles du gouvernement et envisager peut-être de réduire le poids de l’armée dans le gouvernement. »

Si la rencontre était prévue depuis longtemps, selon cet analyste, cette visite marque aussi les premiers pas au Soudan de la nouvelle administration de Joe Biden.

Un important dispositif de sécurité a été déployé dans les rues de Khartoum à l’arrivée de la délégation américaine, alors que plusieurs manifestations ont éclaté ces derniers jours contre la dégradation de la situation économique.

A noter que dans le cadre du processus de normalisation des relations entre le Soudan et Israël parrainé par le désormais ex président Donald Trump, pour la première fois un ministre israélien s’est rendu lundi à Khartoum. Le ministre des Renseignements israélien, Eli Cohen, s’est entretenu avec le chef du Conseil souverain, le général Abdel Fattah al-Burhane, ainsi que le ministre de la Défense soudanais sur « l’approfondissement de leur coopération en matière de renseignement » ont annoncé mardi les autorités israéliennes.

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