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Les États-Unis et le Soudan signent deux accords majeurs de coopération

En visite à Khartoum, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a rencontré ce mercredi 6 janvier les autorités soudanaises de transition, civiles et militaires. Au menu des discussions : allègement de la dette du Soudan et normalisation des relations avec Israël.

Avec notre correspondante à Khartoum, Eliott Brachet

Le Soudan et les États-Unis poursuivent leur coopération amorcée depuis la chute du régime d’Omar el-Béchir en 2019. Quelques semaines après le retrait officiel du Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a effectué une visite éclair à Khartoum, au cours de laquelle il a multiplié les rencontres et signé deux accords majeurs avec les autorités soudanaises.

Le premier est d’ordre économique. Les États-Unis s’engagent à aider le Soudan à rembourser 1 milliard de dollars de dette envers la Banque mondiale. Le Soudan pourra donc obtenir de nouveaux prêts, environ 1 milliard de dollars par an, ce qui lui avait été refusé pendant presque 30 ans sous le règne d’Omar el-Béchir.

Le Soudan espère profiter de ces aides internationales pour développer ses infrastructures mais surtout pour alléger le fardeau de la crise économique majeure dans laquelle le pays est plongé, avec une inflation galopante et une énorme dette, atteignant les 60 milliards de dollars.

Normalisation avec Israël

Deuxième volet de cette visite, mercredi, le Soudan a également franchi un nouveau pas vers la normalisation de ses relations avec Israël. Khartoum s’est engagé à respecter les accords d’Abraham, sponsorisés par les Etats-Unis en vue de réhabiliter l’Etat hébreu au Moyen-Orient.

Khartoum et Tel Aviv ont de facto déjà réchauffé leurs relations depuis quelques mois. Plusieurs délégations israéliennes se sont rendues à Khartoum, Tel Aviv s’est engagé à envoyer des tonnes de blé au Soudan permettant au gouvernement de ne pas lever les subventions. Mais il y a toujours une condition côté soudanais : le Parlement qui n’a toujours pas été formé devra voter l’adhésion ou non du pays aux accords d’Abraham.

Autre sujet évoqué lors de cette visite, les négociations autour du barrage de la Renaissance en Éthiopie qui cristallise les tensions avec l’Égypte et le Soudan. Les États-Unis se sont posés en médiateurs dans ces discussions qui doivent se poursuivre dimanche prochain.

Retour en grâce de Khartoum?

La visite du secrétaire américain au Trésor est à marquer dans les annales. C’est une première de ce niveau depuis plusieurs années. Elle marque la volonté de Washington d’aider le Soudan à réinsérer le concert des nations et à se redresser.

Depuis la chute du général Omar el-Béchir il y a deux ans, le pays est dirigé par une équipe qui rassemble des civils et des militaires. Mais ces dirigeants de la transition ont du mal à sortir le pays d’une grave crise économique. Washington semble déterminé à les accompagner pour un retour durable des militaires dans les casernes, afin de laisser la gestion du pays aux civils.

Ce retour en grâce de Khartoum auprès des Etats-Unis pourrait permettre le Soudan à redevenir attractif pour les investisseurs internationaux, même s’il reste un écueil : sa capacité à réduire les déficits et rembourser sa dette reste très faible.

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