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Le Bénin champion du monde de vitesse pour la création d’entreprise

C’est la CNUCED qui l’affirme, le Bénin est le pays au monde où l’on crée le plus rapidement son entreprise. La conférence des Nations unies sur le développement et le commerce a publié son classement en fin d’année dernière, il vient récompenser les efforts menés par l’APIEX, l’Agence pour la promotion des investissements et des exportations qui a lancé en février 2020 une plateforme pour enregistrer sa société, plateforme baptisée « MONENTREPRISE.BJ »

Tutoriels, formulaires en lignes, fiches explicatives, le site MONENTREPRISE.BJ a l’avantage de la clarté et de la facilité. En quelques clics, Aurélia Dossou Yovo a créé son entreprise en juin dernier. « Il suffit de s’inscrire sur le site, et de choisir le type d’entreprise que l’on souhaite créer. Généralement, si tout est réglé, au bout de deux heures l’entreprise est créée. »

Pour un peu plus de 10 000 francs CFA, cette jeune femme de 30 ans a donné une existence légale à sa société Goldya qui rassemble ses activités jusqu’alors informelles dans l’élevage d’escargots, la location de voiture et les cours de maquillage. « J’ai la passion pour l’entrepreneuriat, j’avais envie de créer ma propre entreprise pour m’en sortir toute seule en fait. »

Les procédures ont été simplifiées à l’extrême. Une carte d’identité, un extrait de casier judiciaire et une adresse postale, suffisent pour les entreprises unipersonnelles. Pour les sociétés, la procédure est à peine plus complexe. Laurent Gangbes, directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements et des exportations, et initiateur du projet MONENTREPRISE.BJ. « Lorsque ce sont des entreprises  » personnes morales  » qui exigent la constitution de dossiers chez le notaire, c’est le notaire qui soumet l’ensemble des documents. »

L’initiative a rencontré un franc succès notamment auprès des jeunes, puisque les créations d’entreprises sont passées, de 28 000 en 2019 à plus de 40 000 en 2020. Laurent Gangbes : « Il y a une part importante de formalisation d’entreprises qui étaient dans le secteur informel, il n’y a pas de difficulté. Mais lorsque l’on analyse les chiffres toutes les semaines, nous nous apercevons que beaucoup de jeunes ont franchi le pas, et se sont engagés dans la création de leur activité. » 

Si le but premier est de favoriser l’entrepreneuriat, l’un des objectifs secondaires est aussi de faire sortir de l’ombre l’immense secteur informel, qui souvent échappe à l’impôt sur les sociétés. En s’enregistrant, un jeune entrepreneur s’identifie auprès du fisc. Même si durant la première année d’activité, il ne paiera pas d’impôt.

« C’est sans doute ce qui a contribué à augmenter de façon très importante le nombre de création d’entreprises. »

Pour dynamiser le secteur privé, le Bénin cherche donc depuis plusieurs années le bon équilibre entre formalisation et fiscalité des entreprises.

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