Kigali est de nouveau confinée. Une mesure mise en place pour lutter contre l’augmentation inquiétante des cas de Covid-19 dans la capitale. Tous les déplacements non-nécessaires sont interdits, et tous les commerces non-essentiels et les lieux de cultes sont fermés. Le reste du pays sera soumis à un couvre-feu à 18 heures. Dimanche soir, le ministère de l’Éducation avait déjà annoncé la fermeture des écoles dans la capitale.
Avec notre correspondante à Kigali, Laure Broulard
Face à l’augmentation inquiétante des cas de Covid-19 dans la capitale rwandaise, le gouvernement a donc annoncé dimanche soir la fermeture immédiate des écoles maternelles, primaires et secondaires (collèges et lycées) pour au moins deux semaines. Pour les plus grands, cela veut dire de nouvelles vacances forcées deux mois seulement après la reprise des cours, et pour les plus petits qui n’avaient toujours pas repris, c’est un nouveau report de la rentrée.
La nouvelle est tombée quelques heures seulement avant la reprise des cours. Jean De Dieu Umuhoza avait pourtant tout préparé pour la rentrée de ses fils de trois et sept ans, après dix mois de vacances forcées pour cause de coronavirus.
« Ca nous a surpris, parce qu’on a fait des sacrifices pour que les enfants retournent à l’école. On a dépensé de l’argent pour les frais de scolarité et le matériel, donc quand ils annoncent ça à la dernière minute, personne ne peut s’en réjouir, et personnellement je suis contrarié. Ce matin mon fils s’est réveillé à cinq heures et m’a demandé d’aller à l’école. Je ne savais pas quoi lui répondre, alors je lui ai quand même dit qu’on allait se préparer pour y aller », témoigne Jean De Dieu Umuhoza.
« Les enfants, eux, ils ont été choqués »
Un peu plus loin, Aurélie Mukamukunzi trie des haricots devant sa petite épicerie : « On sait que c’est à cause du coronavirus, donc on comprend. Mais les enfants, eux, ils ont été choqués. »
Innocent, son fils de 14 ans, acquiesce. Il avait repris les cours en novembre : « Ils nous causent beaucoup de retard. Je vais finir le lycée vers 19 ou 20 ans alors que j’aurais dû finir à 18 ans. Vous comprenez, c’est beaucoup de retard.»
La mesure ne concerne cependant pas les internats de la capitale ni les écoles dans le reste du pays.