La région du triangle d’el-Fashaga est revendiquée par les deux pays. La démarcation n’a jamais été claire et depuis plusieurs mois, des violences régulières éclatent. Lundi, le Soudan a accusé des miliciens éthiopiens d’avoir tué des civils. Le bilan serait passé à 7 morts selon des médias soudanais.
Avec notre correspondante à Nairobi, Sébastien Németh
La pression continue de monter entre Soudan et Ethiopie. Mercredi, Khartoum a condamné la violation de son espace aérien après le survol de la zone par un avion militaire éthiopien. Le gouvernement soudanais parle d’une « escalade dangereuse et injustifiée ». Le ministère des Affaires Etrangères a exigé « que ça ne se reproduise pas compte tenu des répercussions sur les relations bilatérales et la stabilité de la région ».
Alors que plusieurs sources parlent de renforts militaires arrivés de part et d’autre, le Soudan montre ses muscles avec hier matin l’arrivée dans la zone du chef d’Etat-major et de plusieurs hauts gradés de l’armée.
Dans le même temps, Khartoum cherche des soutiens diplomatiques. Mardi, une délégation s’est par exemple rendue à Amdjarass, au Tchad, pour rencontrer le président Idriss Déby. Les autorités comptent également réunir les diplomates étrangers afin de plaider leur cause.
L’Ethiopie de son côté, après avoir déclaré que sa patience avait des limites, a préféré adoucir sa position. Mardi, Addis Abeba a dit vouloir trouver une solution amiable et a appelé à la réactivation d’un comité spécial conjoint. Une entité qui était contenue dans un accord bilatéral datant de 1972. La diplomatie éthiopienne demande qu’on applique ce texte qui prévoyait à l’époque un nouveau processus pour démarquer la frontière.
Le Soudan s’y refuse, précisant qu’il n’y avait qu’à appliquer des évaluations techniques réalisées il y a dix ans et commencer à démarquer la frontière dès maintenant. Bref c’est pour l’instant le dialogue de sourd entre les deux voisins.