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JUSTICE

Procès pour corruption du milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz

Il s’agit d’une affaire de corruption internationale qui mobilise les polices du monde entier depuis des années, des États-Unis, en passant par Israël et la Guinée, et dont le dénouement est attendu en Suisse où le procès de Benny Steinmetz s’ouvre ce lundi 11 janvier à Genève. Le milliardaire et diamantaire franco-israélien est accusé d’avoir conclu un  « pacte de corruption » avec l’épouse de l’ex-président guinéen Lansana Conte. En jeu : le contrôle de l’une des plus importantes mines de fer au monde.

Avec notre correspondant à Genève Jérémie Lanche

Six ans d’enquête. Des pièces qui remplissent 250 classeurs. C’est peu dire que le dossier monté par la justice suisse contre Benny Steinmetz est volumineux. Le milliardaire, un temps installé à Genève, aurait piloté depuis la Suisse des montages financiers pour verser plus de 8 millions de dollars à l’ex-première dame de Guinée, Mamadie Touré, entre 2006 et 2012.

En échange de quoi, elle aurait convaincu son mari d’attribuer la réserve de fer de Simandou. Ce que Lansana Conte fera peu avant sa mort. Mamadie Touré, la quatrième épouse de Lansana Conté, a été condamnée aux Etats-Unis mais a échappé à la prison, pour avoir coopéré et permis l’arrestation d’un des trois prévenus dans le procès qui s’ouvre aujourd’hui à Genève.

De deux à dix ans de prison encourus

Car Benny Steinmetz  ne sera pas seul à être jugé. Deux collaborateurs du milliardaire seront également entendus. Dont un Français, piégé aux États-Unis par le FBI alors qu’il proposait de l’argent à Mamadie Touré en échange de documents compromettants pour Steinmetz. Il avait été condamné à deux ans de prison. Mais à Genève, il plaidera non-coupable. Tout comme Benny Steinmetz, qui nie avoir versé un seul centime de pots-de-vin. Il demandera l’acquittement. Le verdict attendu, normalement, le 22 janvier.

Dans une interview accordée à un journal français en 2013, Beny Steinmetz avait affirmé avoir investi 170 millions de dollars dans la mine de Simandou avant d’en revendre 51% à un groupe brésilien, Vale, spécialisé en matières premières, pour 2,5 milliards de dollars, soit environ quinze fois plus cher.

L’actuel président guinéen, Alpha Condé, a annulé le permis d’exploitation du groupe Beny Steinmetz (BSGR, Beny Steinmetz Group Resources) et le franco-israélien a renoncé à ses droits sur le Simandou, en échange d’un abandon des poursuites en Guinée. Mais cet arrangement n’a pas mis fin aux investigations engagées par le parquet de Genève, qui compte requérir des peines allant de deux à dix ans d’emprisonnement.

► À lire aussi : Guinée: comprendre l’affaire Beny Steinmetz

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