Au Congo-Brazzaville, les actes préparatoires de l’élection présidentielle de mars 2021 se multiplient. Après la nomination contestée des nouveaux membres de la Commission électorale, le gouvernement a annoncé le début, ce jeudi 7 janvier 2021, de la révision spéciale des listes électorales. Mais cette opération divise la classe politique.
Avec notre correspondant à Brazzaville, Loïcia Martial
Selon l’arrêté du ministère de l’Intérieur, qui convoque cette révision extraordinaire des listes électorales, l’opération va se dérouler sur l’ensemble du territoire national jusqu’au 16 février. Mais, elle n’est pas du goût de Clément Miérassa, coordonnateur par intérim de la Fédération de l’opposition congolaise qui dénonce une manœuvre visant à bloquer l’alternance.
Une « fuite en avant »
« Je regrette que le gouvernement ait choisi de faire la fuite en avant. Ils (les gouvernants) savent que cette opération ne permettra ni d’avoir un bon fichier électoral ni des listes électorales fiables ni un corps électoral maîtrisé. Je regrette que le gouvernement ait choisi cette voie pour conserver son pouvoir ; donc pour une élection non libre, non démocratique, non transparente et non apaisée. Il y a un manque de volonté politique du régime actuel d’organiser une élection libre et transparente. Ce qu’ils veulent c’est conserver le pouvoir », dénonce M. Miérassa.
Révision « acceptée par tous les acteurs politiques »
« Clément Mirassa n’est pas dans la vision de la concertation de Madingou tenue fin novembre », rétorque une source gouvernementale qui ajoute : « La révision des listes a été actée à cette rencontre politique Madingou. Il s’agit d’une opération fondée et surtout acceptée par tous les acteurs politiques. »