L’armée est intervenue, dans la nuit du mercredi 6 janvier au jeudi 7 janvier, dans l’enceinte du Parlement pour rétablir le calme entre les députés du parti au pouvoir et de l’opposition. La tension est montée au moment de l’élection du président de la chambre. Des observateurs font déjà un parallèle avec la situation aux États-Unis.
Un député du parti au pouvoir a tenté de s’emparer de l’urne contenant des bulletins de vote lors de l’élection du président de la chambre. Et c’est finalement un député de l’opposition, du Congrès national démocratique, qui a été élu.
Certains dénoncent déjà une honte pour la démocratie ghanéenne, car jamais l’armée n’avait dû intervenir dans la chambre du Parlement pour rétablir l’ordre. « L’armée n’a pas sa place ici », ont scandé des députés de l’opposition qui voient dans cette intervention une tentative du gouvernement de s’accrocher au pouvoir.
Ces événements coïncident avec l’investiture, ce jeudi, du président Nana Akufo-Addo, pour un deuxième mandat, après sa victoire aux élections du 7 décembre 2020. Une victoire toujours contestée par l’opposition qui n’accepte pas sa défaite et cela rend la gestion du Parlement compliquée.
En effet, c’est un Parlement hautement divisé, chaque camp dispose de 137 députés élus. Ce qui a donné lieu à une grande tension. Il y a eu des scènes ahurissantes, comme celle d’une députée du camp du pouvoir filmée en train de s’asseoir sur les genoux de son homologue de l’opposition, car celui-ci était assis de son côté, du côté de la majorité.
Des événements inédits qui rappellent la situation aux États-Unis où Donald Trump refuse de reconnaître sa défaite à la manière du NDC au Ghana. Mais c’est là où les parallèles se terminent. Les Ghanéens ne veulent plus suivre l’exemple de Washington. Tout le monde observe aujourd’hui la réaction de la délégation américaine attendue lors de l’investiture de Nana Akufo-Addo pour voir si elle va appeler au respect de la démocratie, alors que le président américain a tant de mal à le faire.