Le secrétaire général des Nations unis a suggéré en début de cette semaine de l’envoi des observateurs internationaux en Libye. Des civils et des militaires issus d’institutions comme l’UE, l’UA ou la Ligue arabe pour surveiller l’application de l’accord de cessez-le-feu signé en octobre dernier à Genève. Ces observateurs travailleront de pair avec la Commission militaire 5+5 composée des deux parties libyennes rivales. Mais l’idée, qui n’est pas nouvelle, se heurte déjà à plusieurs défis.
Il y a d’abord ce fragile cessez-le-feu qui risque à tout moment de voler en éclat. Des mouvements de troupes, de part et d’autres ont été remarqués ces derniers jours sur les lignes de front, autour de la ville de Syrte. Des heurts ont même éclaté à Sebha dans le sud, entre les forces de Khalifa Haftar et celles du Gouvernement d’union nationale (GNA).
Il y a aussi cette présence de mercenaires étrangers qui combattent en Libye et dont le nombre est estimé à 20 000 hommes armés. Avec leur présence, le risque d’escalade militaire est d’autant plus grand. Selon l’accord de cessez le feu signé le 24 octobre dernier, ces forces doivent quitter la Libye dans les 90 jours qui suivent la signature, mais aucun signe de retrait n’a été constaté malgré les exigences de l’ONU.
Il y a enfin ce blocage politique persistant autour du mécanisme de sélection des futurs membres du gouvernement libyen unifié, comme cela a été décidé lors du dialogue de Tunis en novembre dernier. Pour Antonio Guterres, l’envoi d’observateurs internationaux vise aussi à résoudre ce blocage qui permettra peut être enfin la réalisation de l’objectif électoral.
Des élections sont prévues en Libye en décembre prochain.