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RDC: levée de boucliers après l’instauration d’une taxe sur les téléphones mobiles

Les autorités disent vouloir enrayer la contrefaçon via ce projet porté par le gouvernement. Problème : la taxe, bien que contestée, est prélevée sur la recharge des crédits de communications. Une organisation de la société civile compte saisir, ce mardi 5 janvier, le président Félix Tshisekedi et d’autres instances du pays pour exiger la suppression de cette taxe prélevée déjà depuis plusieurs mois.

Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa

Les autorités du ministère des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication vantent, à travers la presse locale, le RAM, c’est à dire le registre des appareils mobiles, qui leur permettrait d’enrayer la contrefaçon en déconnectant les appareils identifiés comme non-conformes. Par ce service, les autorités estiment sécuriser les consommateurs, sauf que beaucoup d’entre eux sont irrités.

Joël Lamika est à la tête du mouvement national dit des « consommateurs lésés » : « C’est une décision antisociale. L’État congolais n’a pas intérêt à aller taxer l’usager final d’un téléphone pirate, il y a lieu d’aller taxer l’importateur des téléphones pirates. Ils nous ont suffisamment prouvés qu’ils ne maîtrisent pas la différence entre les SIM qui sont placées dans un modem et les SIM qui sont placées dans un téléphone. La taxe vaut à peu près 8 dollars US on va dire, et ça fait par trimestre 1,17 dollar par usager, c’est vraiment trop. Quand vous allez au Rwanda c’est un service qui est offert par l’État rwandais de manière gratuite. »

La saisine des autorités, est accompagnée d’un ultimatum. « Après 72 heures, si jamais les autorités ne font aucun feedback, nous serons contraints d’être dans la rue, partout dans le pays pour dire non jusqu’au point de saisir le conseil d’État. Nous ferons tout notre possible », prévient Joël Lamika.

Déjà coûteux, l’accès aux services des télécommunications deviendra de plus en plus cher et contribuera à renforcer le fossé numérique, alerte le mouvement. Les autorités estiment, elles, que les protestataires sont manipulés. Un haut responsable a tenu à rappeler que le RAM est une recommandation de l’Union internationale de télécommunication, dont la RDC est membre.

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