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POLITIQUE

À la Une : Touadéra déclaré vainqueur de la présidentielle en Centrafrique

« Les militants du Mouvement Cœurs Unis peuvent fêter leur victoire, pointe Le Monde Afrique. À Bangui, la capitale centrafricaine, l’ANE, l’Autorité nationale des élections, a annoncé hier dans la soirée les résultats provisoires du scrutin présidentiel et législatif du 27 décembre : leur candidat, le président sortant, Faustin-Archange Touadéra, l’emporte au premier tour avec 53,92 % des voix au terme d’un cycle électoral mouvementé. Les résultats définitifs doivent être publiés le 19 janvier, après examen des éventuels recours. Mais, déjà, les contestations pleuvent. »

En effet, relève Afrik.com, arrivé « en deuxième position, l’ancien Premier ministre, Anicet Georges Dologuélé, crédité de 21,01 % des voix, affirme : ‘c’est une farce, il y a eu de nombreuses irrégularités et fraudes’. »

Par ailleurs, poursuit Afrik.com, « grande préoccupation depuis le 27 décembre, le taux de participation à cette élection s’élève tout de même à 76,31 %, selon les calculs de l’ANE. Ce chiffre pourrait paraître fort surprenant », s’exclame le site panafricain. « En effet, il est clairement ressorti, au soir du 27 décembre, que de nombreuses localités n’avaient pas pu participer aux opérations électorales, du fait de la présence des groupes rebelles armés qui occupent les 2/3 du territoire centrafricain et qui ont ouvertement promis d’empêcher le déroulement du scrutin. D’où l’ANE a-t-elle alors tiré ce taux de participation ?, s’interroge Afrik.com. La question reste entière. »

Un pays éclaté

En effet, pointe le site d’information Oubangui Médias, « la République centrafricaine est réduite à Bangui, la capitale. (…) De Garoua Boulay à Boali en passant par Bouar, Berberati ou encore Mbaiki, on constate une absence totale de l’administration et des Forces de Défense et de Sécurité. (…) Et Bangassou, Boda ou Bossangoa sont sous la coupe de la Coalition des Patriotes Centrafricains, la CPC qui réclame un dialogue que le pouvoir de Bangui annonce après la proclamation définitive des résultats par la Cour Constitutionnelle d’ici le 19 janvier. »

Suspicions…

Ce qui fait dire à Ledjely en Guinée que Touadéra a remporté « une victoire au goût insipide. » En effet, affirme le site guinéen, « seule la moitié des bureaux de vote a été prise en compte. Autrement dit, la victoire dont pourrait se prévaloir le président Touadéra ne porte que sur 910.000 électeurs, et non sur les 1,8 millions de Centrafricains inscrits. En termes de légitimité, ce n’est pas fameux. Or, poursuit Ledjely, il s’y ajoute des accusations de fraudes, notamment par le biais d’un recours +massif+ au vote par dérogation, accusations qui ne sont pas nécessairement dénuées de sens. Certes, en Afrique, les opposants sont connus pour être notoirement de mauvaise foi. Mais il convient néanmoins d’admettre que le 27 décembre dernier l’atmosphère volatile qui régnait à Bangui et dans le reste de la Centrafrique est de nature à justifier toutes les suspicions. »

Tel Sisyphe…

En tout cas, « à présent, pointe Aujourd’hui au Burkina, Touadéra devra désormais œuvrer à ramener la paix dans toute la Centrafrique ballotée par les assauts répétés des groupes armés. Car comment pourrait-il dérouler son projet de société dans un pays occupé par 14 seigneurs de guerre ? Le deuxième défi qui se dresse devant lui reste sans conteste le cas François Bozizé, relève encore Aujourd’hui, qui constitue une menace permanente pour la République. Le patron du Kwa Na Kwa vient de démontrer qu’il n’avait rien perdu de sa capacité de nuisance. Et n’eut été la présence de forces armées étrangères notamment les 13.000 hommes de la MINUSCA, les soldats Rwandais et Russes dont les actions ont permis de repousser plusieurs percées, cette élection serait restée lettre morte. »

Alors, « à présent, estime le quotidien ouagalais, il faut aider Touadéra à cesser d’ahaner avec le gros caillou de Sisyphe, par l’instauration de l’État, partout en RCA, pas seulement à Bangui ; il faut aussi reconstituer une vraie armée et organiser un nouveau dialogue national inclusif, dans l’espoir d’empêcher une nouvelle escalade de la violence avec les groupes armés et faire rentrer les bandits dans le rang. »

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