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POLITIQUE

Les autorités centrafricaines et les observateurs satisfaits du déroulement des élections

Le porte-parole du gouvernement centrafricain Ange-Maxime Kazagui a dressé mardi 29 décembre à Bangui son bilan du scrutin présidentiel et législatif de dimanche. Une partie non négligeable de la population n’a pas pu voter, empêchée par les groupes armés. Le porte-parole assure cependant que ces élections ont été « crédibles, engagées et populaires ». 

Avec notre envoyée spéciale à Bangui, Florence Morice

Le taux de participation officiel à ces élections n’est pas encore connu. Hier le ministre de l’Administration du territoire a assuré que sur 71 sous-préfectures, « 29 n’ont pas voté » du tout et 6 partiellement. Mais pour le porte-parole du gouvernement Ange Maxime Kazagui, cela ne saurait remettre en cause la crédibilité de l’élection.

« Vous avez des pays où il n’y a pas de guerre, où simplement parce que les candidats en lice n’intéressent pas la population, vous avez des taux de participation très faibles. Nous avons vu même en Occident, en Asie, des taux de participation parfois de 40%. Mais ces élections ont été acceptées. Récemment encore, au Burkina Faso, il y a eu des élections avec un taux de 35%. »

À ses yeux le véritable baromètre de cette élection, c’est la détermination des Centrafricains à se rendre aux urnes, dans les endroits ou ils ont pu voter en dépit de la volonté des groupes armés de les empêcher.

« L’une des motivations principales de cette ferme volonté d’aller voter était de barrer la route à des coups d’État, à des prises de pouvoir par la force. Il y a eu d’ailleurs des séquences assez émotionnelles, quand des Centrafricaines et des Centrafricains, refusant de se laisser intimider par des coups de feu, persistaient pour pouvoir voter. »

La loi centrafricaine, rappelle enfin le porte-parole, ne fixe aucun seuil minimum pour valider une élection.

Un scrutin pacifié dans la capitale

C’était aussi l’heure du bilan pour les observateurs internationaux sur le premier tour du scrutin, rapporte notre correspondante à Bangui, Charlotte Cosset. Ceeac, UA, et CEN-SAD ont délivré leurs rapports et ils sont unanimes : le vote à Bangui s’est bien déroulé.

« Cela nous a étonnement bouleversé de manière positive parce que personne ne s’attendait après tout ce qui a été dit au niveau du comportement des hommes politiques, au niveau de l’activisme militaire de certains groupes politiques, au niveau de l’humeur, personne n’aurait pu penser que le vote aurait pu se tenir. Mais nous avons observé une participation massive du peuple ici à Bangui », se réjouit Sylvestre Ntibantunganya, le chef de la mission d’observation de la CEEAC.

L’UA note un climat politique général caractérisé par une certaine ambigüité des acteurs, des clivages politiques et le déficit de dialogue entre les acteurs et les institutions qui ont renforcé les incertitudes sur la tenue du scrutin.

« On a été confronté à trois facteurs majeurs, temps, logistique, sécurité. » Ne pas pouvoir se déployer sur le territoire, n’est-ce pas révélateur des difficultés qu’ont rencontrées les électeurs sur le terrain ? « Ce n’est pas la même chose. Quand on prend un observateur ici, le déployer, en termes de logistique, de transports, de mobilité sur place, ce n’est pas la même chose qu’un électeur déjà présent localement se déplace dans un bureau de vote », répond Modibo Sidibe, chef de la mission d’observation de l’Union africaine.

Finalement, malgré quelques retards à l’ouverture des bureaux et quelques disfonctionnements, le scrutin s’est déroulé dans la capitale dans la paix et la sécurité.

La mission de la Communauté des États sahélo-sahariens a exhorté l’ensemble des candidats à respecter les résultats des urnes et à recourir aux voies légales en cas de contentieux.

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