Ville stratégique en Centrafrique, Bria fut avant la crise aussi un des piliers du secteur diamantifère centrafricain. Aujourd’hui, elle continue d'attendre les élections du 27 décembre dans la peur, amplifiée par les nouveaux troubles dans l'ouest du pays.
De notre correspondant en Centrafrique,
Campagne minimum à Bria. Seuls deux candidats à la présidentielle sont passés dans la ville. Sur la vaste place de latérite rouge qui fait face à l'église de la paroisse Saint-Louis, un stand en faveur du président en exercice Faustin Archange Touadéra, déverse un flot de musique assourdissante. Saleh, un jeune coiffeur à la coupe rasta, derrière sa petite échoppe à l'air libre, observe la scène avec amusement. Il votera pour le président, parce qu'il aime bien la musique.
Mais ils sont peu nombreux à vouloir s'exprimer. La ville est toujours sous tensions. Ici, le problème, c'est la sécurité. Malgré le retour de l'État, et les patrouilles régulières des Forces armées centrafricaines (FACA) revenues dans la ville, les rebelles sont toujours présents, et circulent eux aussi, en pick-up, croisant les blindés de la Mission des Nations unies (Minusca) et les véhicules des ONG.