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POLITIQUE

Centrafrique: Bria « La Scintillante », les élections et le spectre de la crise de 2013

Ville stratégique en Centrafrique, Bria fut avant la crise aussi un des piliers du secteur diamantifère centrafricain. Aujourd’hui, elle continue d'attendre les élections du 27 décembre dans la peur, amplifiée par les nouveaux troubles dans l'ouest du pays.
De notre correspondant en Centrafrique, Campagne minimum à Bria. Seuls deux candidats à la présidentielle sont passés dans la ville. Sur la vaste place de latérite rouge qui fait face à l'église de la paroisse Saint-Louis, un stand en faveur du président en exercice Faustin Archange Touadéra, déverse un flot de musique assourdissante. Saleh, un jeune coiffeur à la coupe rasta, derrière sa petite échoppe à l'air libre, observe la scène avec amusement. Il votera pour le président, parce qu'il aime bien la musique. Mais ils sont peu nombreux à vouloir s'exprimer. La ville est toujours sous tensions. Ici, le problème, c'est la sécurité. Malgré le retour de l'État, et les patrouilles régulières des Forces armées centrafricaines (FACA) revenues dans la ville, les rebelles sont toujours présents, et circulent eux aussi, en pick-up, croisant les blindés de la Mission des Nations unies (Minusca) et les véhicules des ONG.
Frères ennemis
Bria est une ville stratégique par sa position centrale, point de jonction entre le nord et le sud du pays. Mais depuis quelques jours, les nouvelles ne sont pas bonnes. Une nouvelle coalition de groupes armés s'est formée ; la Coalition des Patriotes pour le changement (CPC), pour dénoncer l'accord de paix du 6 février 2019, faire pression sur le gouvernement et annuler les élections. La situation rappelle douloureusement celle de 2013, où une alliance de groupes politico-militaires, la Seleka, était descendue sur la capitale, et avait pris le pouvoir à Bangui. La situation avait provoqué un chaos indescriptible, et plongé le pays dans un bain de sang. Des groupes d'autodéfense, les anti-balaka, s'étaient alors créés pour lutter contre la Seleka, mais après le retour à l'ordre constitutionnel, tous ces groupes ont continué à contrôler une grande partie du territoire, s'alliant ou s'affrontant au gré des circonstances, avec pour seul objectif commun la prédation des ressources naturelles et la taxation des populations. La nouvelle CPC réunit sur le papier les principaux frères ennemis ex-Seleka et anti-Balaka, et menace de descendre sur Bangui.
Attentisme
Déjà, des affrontements ont eu lieu sur les principaux axes qui partent de la capitale. Problème: parmi les membres de ce nouveau rassemblement hétéroclite, figurent justement deux de ces groupes armés présents à Bria. « Depuis que les choses ont commencé vers l'Ouest, avec la Minusca, nous avons pris le temps de voir les groupe...   

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