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Analyse

Éthiopie: un rapport documente les atrocités commises dans le Tigré

Depuis le début du conflit dans le Tigré, au nord de l’Éthiopie, le 4 novembre, près de 50 000 réfugiés ont traversé la frontière pour trouver refuge au Soudan voisin. Leurs témoignages ont été recueillis par la presse internationale qui s’est fait l’écho de leurs histoires individuelles. Un rapport basé sur plusieurs de ces témoignages, publié le vendredi 18 décembre, permet de mieux comprendre ce qui s’est déroulé, pendant un mois, dans cette province éthiopienne coupée du monde.

Le rapport a été publié par l’organisation américano-soudanaise Saraya International et a étudié les points communs de ces récits de réfugiés tigréens rapportés par la presse internationale.

Le premier jour de la guerre dans le Tigré, disent les réfugiés, régnaient la confusion et la peur. « On s’attendait à la guerre, mais pas à quelque chose comme ça », dit l’un d’eux. « L’ampleur des atrocités et le ciblage des civils n’avait pas été prévu et a pris la population par surprise », résume l’étude de Saraya International.

« Nettoyage » brutal de certains villages

Les témoins parlent de bombardements d’artillerie aveugles venus d’Érythrée, y compris sur l’hôpital de Humera, et de miliciens amharas, surnommés « Fannos », se livrant à un « nettoyage » brutal des villages qu’ils traversaient, tuant et volant les Tigréens qu’ils identifiaient comme tels.

Mais ils n’étaient pas les seuls combattants. « Plusieurs acteurs étatiques et non-étatiques ont opéré, souvent en coordination, dans tout le Tigré. Il s’agit notamment de l’armée fédérale, de l’armée érythréenne, des forces militaires régionales de l’Amhara et du Tigré, de milices ethniques armées et de bandits opportunistes », dit l’étude.

« Les habitants fuyaient leurs maisons sans rien emporter. Les jeunes hommes craignaient, plus que tout, le recrutement forcé dans les milices appuyant l’armée éthiopienne », ajoute le rapport. C’était alors la fuite à tout prix vers le Soudan, en évitant les routes et les check-points car, lorsqu’ils étaient arrêtés par des soldats, les réfugiés disent avoir été repoussés et volés par les « Fannos ».

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