Le blocage entre l’Éthiopie et l’ONU continue à propos de la situation dans le Tigré : malgré les discussions en cours, la communauté internationale ne parvient pas à convaincre le gouvernement éthiopien de lui laisser apporter une aide humanitaire. Et au sein même du Conseil de sécurité, qui se réunissait pour la deuxième fois sur la question depuis fin novembre, les voix s’opposent quant à la façon de mettre la pression sur Addis-Abeba.
Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten
Le porte-parole du chef de l’ONU ne l’a pas caché: l’organisation est frustrée de ne pas avoir encore réussi à entrer au Tigré pour apporter l’aide humanitaire nécessaire, un mois et demi après le déclenchement de l’opération militaire éthiopienne dans la zone. Des jours perdus, selon les Nations unies, qui ne font qu’accroitre la souffrance de ceux qui ont besoin d’aide. À New York, on croit savoir que les camps de réfugiés seront à court de nourriture d’ici la fin de cette semaine. Or si deux accords ont été passés avec le gouvernement pour un accès humanitaire à la région, concrètement, sur le terrain, il n’ont pas été respectés.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité est divisé quant à la façon de s’adresser à Addis-Abeba, ce qui complique la situation. Ainsi la Chine et les trois membres africains du Conseil n’ont pas voulu publier le communiqué réclamé par l’Allemagne, l’Estonie et la République dominicaine pour envoyer un signal fort aux autorités éthiopiennes. Certains membres s’inquiètent aussi des entraves rencontrées par les réfugiés qui veulent fuir au Soudan, et qui sont en complète violation du droit international humanitaire.