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Sahara occidental: le silence de l’ONU après l’annonce de Trump

Pas de réaction du côté de l’ONU à l’annonce de Donald Trump de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental par les États-Unis, alors qu’en parallèle le Maroc confirme reconnaître la légitimité d’Israël. Le Conseil de sécurité n’avait pas non plus réagi, le mois dernier, à l’incursion de Rabat dans la zone supervisée par la Minurso, la force onusienne pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, et qui avait rompu le cessez-le-feu de trente années avec le Polisario.

L’annonce de Donald Trump, écrit notre correspondante à New York, Carrie Nooten, a permis tout d’abord à New York de comprendre le dessous des cartes du jeu qui se joue depuis le mois dernier: si le Maroc a lancé une incursion dans la zone tampon sous surveillance de l’ONU, c’est certainement que Rabat se savait protégé.

Si le Conseil de sécurité n’a réagi en rien, c’est probablement qu’il a été influencé par le pays qui supervise le dossier du Sahara occidental, et qui n’est autre que les États-Unis. Sans oublier que certains membres du P5, comme la France, sont ouvertement pro-marocains.

Ensuite, la plupart des membres du Conseil attendent surtout d’en savoir plus: pour eux, l’annonce ressemble à une transaction internationale, qui n’aurait peut-être rien à voir avec le Sahara occidental. Ils se demandent aussi si cette prise de position se maintiendra sous l’administration Biden.

De son côté, la Russie, elle, n’a pas encore rétorqué à l’ONU, mais son vice-ministre des Affaires étrangères a déclaré hier que les mots de Donald Trump contrevenaient au droit international, et sapaient les efforts dans la région.

L’Afrique du Sud condamne la position américaine

Le parti au pouvoir en Afrique du Sud a réagi, condamnant la position américaine. L’Afrique du Sud, de plus en plus isolée dans son combat pour la cause sahraouie, continue d’afficher un soutien indéfectible aux indépendantistes du Front polisario.

Dans son communiqué l’ANC ne mâche pas ses mots: « Il est regrettable que le président Trump tente d’imposer sa politique étrangère réactionnaire » alors qu’il est sur le point de quitter la Maison Blanche. L’ANC estime que l’attitude du président américain ne contribue pas à une résolution pacifique du conflit, mais au contraire alimente la haine et les discordes.

L’Afrique du Sud a toujours affiché un soutien inconditionnel à la cause sahraouie, en raison des liens historiques entre leurs mouvements indépendantistes. Pretoria considère le Sahara occidental comme l’un des derniers territoires colonisés du continent africain et en a fait un de ses chevaux de bataille.

Il y a quelques jours, le sud-africain Cyril Ramaphosa, président en exercice de l’Union africaine, a exprimé sa  profonde préoccupation concernant la situation actuelle au Sahara occidental. Une situation qui exige que « tous les efforts possibles soient faits pour faciliter l’autodétermination du peuple », a-t-il indiqué.

L’Union africaine a d’ailleurs décidé de réinscrire le dossier du Sahara occidental à l’agenda du Conseil de paix et sécurité. Un geste perçu comme un pas de plus vers l’autodétermination.

L’Algérie et le Nigeria restent les deux autres soutiens à la cause sahraouie, alors que cette année près d’une dizaine de pays africains ont gelé leur relation avec le Sahara occidental, sous la pression du Maroc.

Pour l’instant, l’ONU confirme qu’aucune réaction du côté du Polisario n’a été enregistrée sur le terrain.

À lire: Le Front Polisario condamne la position américaine sur le Sahara occidental

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