Chaque année en Afrique subsaharienne, onze millions de jeunes arrivent sur le marché du travail. Trouver un emploi est un défi, et améliorer l’employabilité, c’est-à-dire la capacité à trouver un travail, est l’un des objectifs majeurs de l’association Burkinaction. Coup de projecteur sur cette initiative qui compte déjà dix mille membres.
Joël Bamogo est un jeune chef d’entreprise. Fin 2018, il crée Yelen Assurances, une société de micro assurance. Mais sur le marché de l’emploi burkinabè, difficile de trouver les bons profils. « Il faut dire que c’est peut-être l’étape la plus critique dans le développement du projet que de trouver les bonnes personnes, prêtes à nous accompagner dans la mission. »
Il se tourne alors vers Burkinaction, à la fois réseau et plate-forme de mise en relation des cadres et des employeurs. « On a recruté deux profils, principalement par son intermédiaire. Une dame qui est chef de projet chez nous, et aussi un profil plus technique, un technicien de l’assurance. »
Burkinaction est une association à but non lucratif, créée en 2016 par Djoari Olivier Ouaba. Cet ancien analyste financier, qui a travaillé en France et aux États-Unis, a tout d’abord voulu créer un réseau de cadres de la diaspora soucieux de trouver un emploi en Afrique.
« On a une centaine de personnes qui ont trouvé des opportunités dans la sous-région grâce à la plateforme Burkinaction, et également aux conseils que l’on a pu prodiguer à ces personnes. Et quand on parle de conseils, ce sont des questions simples. Comment se passe le retour au Burkina ? Quelles sont les choses à prendre en compte ? Comment mieux se préparer ? Etc. Puis qu’au final, tous ce que ces gens ont besoin de voir, c’est que d’autres l’avaient fait avant eux. Il y a beaucoup de Burkinabè de la diaspora qui souhaitent rentrer au Burkina. »
Mais Burkinaction ne se limite pas à la diaspora. Aujourd’hui, dix mille personnes sont inscrites, la plupart en Afrique de l’Ouest, en Europe et aux États-Unis. Elles bénéficient de conseils gratuits, notamment sur la manière de répondre à une offre d’emploi ou de rédiger un CV. Pour autant, Burkinaction n’est pas un gigantesque cabinet de recrutement et entend rester un réseau destiné à renforcer l’employabilité. « Clairement, l’employabilité va devenir l’un des enjeux majeurs. Elle l’est déjà en fait, quand on sait que 60% des Burkinabè ont moins de 25 ans, demain il va falloir trouver un emploi à toutes ces personnes-là. Donc un cabinet de recrutement ou chasseur de têtes, ce serait trop réducteurs. On a vraiment envie de faire beaucoup plus. »
Au-delà des offres d’emploi et de l’accompagnement des jeunes diplômés, le réseau Burkinaction envisage à terme de proposer de la formation à travers des programme d’incubation d’entreprises.