Plus d’un mois après le déclenchement du conflit dans la province du Tigré, le 4 novembre, on en sait désormais un peu plus sur le rôle joué par l’Érythrée voisine. Plusieurs sources confirment la participation active de l’armée érythréenne dans les combats contre le TPLF, le parti dissident qui dirigeait l’Érythrée, malgré les démentis des deux capitales.
Dès le début des combats dans le Tigré, des témoins en Érythrée ont évoqué d’importants mouvements de troupes en direction de la frontière. Des familles érythréennes ont raconté que leurs proches avaient été mobilisés en urgence. Les réfugiés de la ville d’Humera, ayant traversé la frontière avec le Soudan pour se mettre à l’abri, ont également expliqué que la couverture d’artillerie ayant délogé les combattants du TPLF venait du côté érythréen de la frontière.
Mais les télécommunications étant coupées et l’accès à la province en guerre interdit à la presse et aux humanitaires, il était impossible de confirmer l’engagement direct de troupes érythréennes dans le conflit, alors qu’Asmara comme Addis-Abeba se contentaient de démentir, quand ils ne refusaient pas tout simplement de répondre aux sollicitations.