À deux jours de l’élection présidentielle au Burkina Faso, les 13 candidats, qui se lancent dans une ultime journée de campagne, sont nombreux à mettre la sécurité au centre de leurs promesses. Mais ce ne sera pas le seul levier de cette élection. Dans la capitale économique, Bobo Dioulasso, les habitants sont nombreux à se dire délaissés et à déplorer l’abandon de leur ville.
Avec notre envoyé spécial à Bobo-Dioulasso, Abdoulaye Ouattara
Arrêtée sous un hangar, au grand marché de Bobo Dioulasso, Arieta Savadogo Traoré marchande le prix d’un pagne avec ses clients. Arieta estime que les femmes souffrent : son souhait est que le prochain président du Burkina Faso porte plus d’attention aux les femmes.
« Bobo ne reflète pas cette image de capitale économique, estime-t-elle, tout le monde se plaint ! Il y a des pertes d’emploi. Beaucoup d’unités, même si elles ne ferment pas, ont leur chiffre d’affaires qui baisse. Cela fait que les emplois, aussi, se perdent. Et nous souhaitons effectivement que le gouvernement ait un regard, vraiment un grand regard pour les femmes, parce que les femmes souffrent ».
« Bobo n’est plus une capitale économique »
Madio Ouedraogo travaille dans la commercialisation du matériel informatique. Pour lui, l’économie n’existe plus à Bobo Dioulasso. « Bobo n’est plus une capitale économique, Bobo est devenue une capitale culturelle, déclare-t-il. Il y a plus d’industries à Ouagadougou qu’à Bobo. Il y a plus de commerces à Ouagadougou qu’à Bobo Dioulasso. Bobo est une ville très délaissée et tous les politiciens savent cela. Voilà pourquoi, quand ils viennent à Bobo, c’est un mea culpa ».
Tous les discours des candidats sont orientés sur la relance économique de Bobo Dioulasso. Redonner à la ville sa place de capitale économique est en effet au coeur des discours politique des candidats aux élections 2020.