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ECONOMIE

RDC: l’Inspection générale des finances dévoile le résultat de 5 enquêtes

En République démocratique du Congo, l’Inspection générale des finances (IGF) a rendu public hier mercredi 18 novembre le résultat de 5 missions d’enquête. À la clé, des scandales de détournements présumés de fonds publics, notamment en lien avec la paie des enseignants ou le parc agro industriel de Bukanga Lonzo, considéré comme le plus grand scandale d’investissement du régime de l’ex-président Joseph Kabila.

 

avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa

Les enquêteurs de cette institution relevant de la présidence de la République, ont décelé l’évaporation de plusieurs millions de dollars. Mais hier, devant la presse, l’IGF n’a pas cité les noms des responsables.

Pour ce qui est du parc agro–industriel de Bukangalonzo dont les travaux avaient été lancés avec pompe en 2014 , les résultats de l’IGF, sont compromettants.

« Montant décaissé : 285 millions de dollars, montant perdu par l’Etat, 205 millions de dollars, énumère Jules Alingete, inspecteur général des Finances. L’inspection générale constate que l’échec de ce projet était déjà planifié dès sa conception

Une débâcle que les inspecteurs attribuent aussi à la surfacturation dans l’achat des équipements et intrants agricoles. Les paiements ont même été tracés. « 80% des paiements surfacturés ont été logés dans un compte se trouvant en Afrique du Sud où les complices se retrouvaient régulièrement pour se partager le butin. »

Six suspects ont été identifiés dont un expatrié. Trois des cinq Congolais sont couverts par des immunités parlementaires, alors qu’un autre est en fuite, toujours selon le patron de l’IGF. « Nous constatons de plus en plus dans nos missions de contrôle que les prédateurs, lorsqu’ils ont accompli leur forfait, s’achètent -avec les fonds ainsi détournés- les voix pour (être élus) au Parlement et se mettre ainsi à l’abri des poursuites ! »

Pour ce qui est de la paie des enseignants, l’IGF n’a pas réussi à tracer des sommes importantes, estimées à plus de 32 millions de dollars : des fonds détournés soit par la création d’écoles et d’enseignements fictifs ou par des fausses factures pour justifier certaines dépenses.

 

L’ONG congolaise ACAJ a demandé au parquet général près la cour de cassation d’ouvrir des enquêtes judiciaires « en urgence »  et de prendre des « mesures conservatoires » contre les présumés auteurs.

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