Bien que saluée par le président du Faso en fin de semaine dernière, la contribution des Volontaires pour la défense de la patrie contre le terrorisme suscite des critiques.
Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani
Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés, le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) et l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ) dénoncent des dérives attribuées aux volontaires. Face à la presse mercredi 28 octobre à Ouagadougou, les membres de ces organisations ont énuméré plusieurs cas d’exactions et des pratiques considérées comme des délits de faciès. Toute chose, contraire aux missions confiées aux Volontaires pour la défense de la patrie à leur création.
Elles ont même évoqué de « graves violations » des droits humains par les volontaires pour la défense de la patrie. Contrôles sur certains axes routiers du pays, mise en place de postes de contrôles, interpellation des populations au faciès. « C’est une force qui n’est pas rigoureusement contrôlée parce qu’elles sont infestées par beaucoup d’anciens délinquants et bandits qui sont reconnus et fichés comme tels. Ca ouvre une porte à d’autres milices étrangères à s’infiltrer sur le territoire burkinabè, plus précisément les membres de la milice Dan Nan Ambassagou qui est en train de sévir dans la boucle de Mouhoun », explique Daouda Diallo, secrétaire général du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés.
Selon le docteur Diallo, les volontaires pour la défense de la partie contribuent à instaurer un climat de terreur au sein des populations. Bouraima Barry, de Tabital Pulaku/Burkina, estime que les prochaines autorités devront plus se pencher sur plusieurs questions, notamment la cohésion sociale, la présence des milices au Burkina Faso et la gestion des conflits intercommunautaires.
Ces organisations exigent des mesures pour la protection des populations dans les zones touchées par l’insécurité.