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POLITIQUE

Tanzanie: l’intégrité du scrutin fortement mis en cause

Environ 29 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes mercredi 28 octobre pour des élections présidentielle, législatives et locales. Le président Magufuli brigue un second quinquennat. Un vote dans un contexte tendu après des violences mardi à Zanzibar, territoire semi-autonome qui avait voté un jour en avance. L’opposition accuse la police d’avoir tué une dizaine de personnes qui protestaient contre des tentatives de fraudes. Les forces de l’ordre ont démenti. Hier, l’opposition a renouvelé ses accusations pour le reste du pays.

 

Avec notre correspondant à Nairobi,  Sébastien Németh

De longues files d’attente se sont étirées dès le matin devant les bureaux de vote. Des électeurs la plupart du temps sans masques ni distance sociale. Officiellement, le pays n’a plus de Covid-19 car les prières ont fait disparaître le virus… Une déclaration du président Magufuli qui avait été largement critiquée.

Et déjà le bras de fer semble engagé entre le chef de l’État et ses adversaires. L’opposition accuse le pouvoir d’avoir organisé une fraude, avec la complicité de la Commission électorale.

Les partis Chadema et ACT-Wazalendo ont affirmé avoir saisi des bulletins pré-remplis en faveur du pouvoir. Le principal opposant, Tundu Lissu a appelé de toute urgence la population à des actions démocratiques de masse, sans encore préciser lesquelles. L’avocat rentré d’exil a déclaré que ses observateurs n’avaient pas pu accéder aux bureaux de vote.

Outre les soupçons de fraudes, des restrictions d’accès à Internet ont été constatées. L’organisation Netblocks dénonce depuis mardi de larges perturbations notamment sur les réseaux sociaux.

Beaucoup s’interrogaient sur l’intégrité du scrutin. La plupart des médias internationaux n’ont pas eu d’accréditation. Des observateurs majeurs, comme l’Union européenne, n’ont pas été invités ou ont essuyé un refus. Pas d’accès non plus pour d’importantes organisations de défense des droits de l’homme comme le Legal and Human Rights Center, qui suit les scrutins tanzaniens depuis de nombreuses années.

En votant dans la capitale politique Dodoma, le président Magufuli a de son côté appelé au maintien de la paix, car selon lui, « il y a une vie après l’élection ».

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