Le projet pourrait les déposséder de plusieurs dizaines d’hectares de terres arables. Ces populations considèrent ces terres comme leur seul moyen de survie, et en appellent désormais à l’arbitrage du président Biya.
Avec notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba
Des terres agricoles sont au cœur d’un litige dans le sud du pays. La parcelle de terre en question couvre une superficie de plus de 66 000 hectares. Des terres particulièrement arables et fertiles, propice au développement de la cacao-culture entre autres, selon des spécialistes. Déclarées « d’utilité publique » par un arrêté ministériel en 2012, ces terres qui sont étendues sur quatre arrondissements, ont finalement été concédées à divers opérateurs économiques privés.
Il y a quelques mois, l’un d’entre-eux a entrepris de délimiter des parcelles sur lesquelles il entend développer de vastes plantations cacaoyères. Ceci dans le but d’alimenter en matière première, en fèves de cacao notamment, son usine implantée plusieurs centaines de kilomètres plus loin dans la région de l’Ouest.
C’est cette activité qui a mis en alerte les populations locales qui depuis lors son sur le pied de guerre. Désormais constituées en collectif, elles dénoncent ce qu’elles considèrent comme une « expropriation sauvage », d’autant qu’elles n’ont pas été associées aux négociations ayant abouties à ces contrats de concessions, soutiennent-elles.
L’un de leurs avocats relève que que pour les riverains qui vivent essentiellement de l’agriculture, de la chasse et de la cueillette, plusieurs de leurs villages sont menacés de disparition. L’affaire a été portée à l’attention du président Paul Biya pour arbitrage.