La Conférence épiscopale centrafricaine s’est réunie du 20 au 26 juillet. À l’issue de ces échanges entre les évêques du pays, deux sujets de préoccupation ressortent des discussions : les élections et la pandémie de Covid.
Premier point, l’épidémie de Covid-19. La conférence épiscopale note l’insuffisance de structures adéquates pour la prise en charge des malades. Elle appelle aussi à plus de transparence dans la gestion des fonds liés à la crise.
« Nous avons des informations persistantes faisant état de détournements au niveau, par exemple, de la gestion même des dons qui ont été reçus pour la gestion de cette crise sanitaire, indique Monseigneur Appora, vice-président de la conférence épiscopale de Centrafrique. Nous ne faisons qu’interpeller les uns les autres sur la nécessité de pouvoir faire profiter tous ces dons matériels, et financiers probablement aussi, à tout le peuple. Que ce ne soit pas un groupe d’individus qui puissent tirer profit de ces dons qui nous sont donnés. »
Deuxième point, le processus électoral. La conférence épiscopale soulève des dysfonctionnements dans l’enrôlement des électeurs. Infrastructures limitées, insécurité… Les évêques craignent un report des élections.
« Il y a lieu de craindre que les élections ne puissent pas avoir lieu dans des conditions raisonnables, convenables. Notre souci c’est de faire en sorte qu’il y ait des élections crédibles et apaisées. Il ne faudrait pas que ces élections soient source de chaos ou de contestation au finish. Il va falloir que tous puissent s’exprimer librement. Nous n’allons pas faire des élections pour une partie de la population, après il va y avoir des contestations qui risqueraient ce que l’on ne souhaite pas de nous plonger encore davantage dans une autre crise. Et ce glissement me semble est inévitable et il faut prévoir cela, il ne faut pas éluder cette question. »
Dans leur message les évêques proposent l’organisation d’une concertation afin de poursuivre le processus électoral et restaurer la confiance.
Par ailleurs, ce lundi 27 juillet marquait le dernier jour d’enrôlement des électeurs à Bangui. L’opération a été prolongée d’une semaine du fait notamment de la faible participation des Banguissois. L’Autorité nationale des élections (ANE) a annoncé que l’enrôlement des électeurs à Bangui était prolongé jusqu’au 3 août.