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La conférence de Berlin sur la paix en Libye se prépare

Une conférence internationale sur la Libye doit se tenir à Berlin sous l’égide des Nations unies, ce dimanche 19 janvier. Elle vise à relancer un processus de paix pour ce pays en crise depuis plusieurs années.

Le chef du gouvernement libyen d’union nationale, Fayez el-Sarraj, et l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, devraient tous les deux être présents à ce rendez-vous en Allemagne.

Fayez el-Sarraj l’a fait savoir ce jeudi. Et Khalifa Haftar est d’accord sur le principe, selon le ministre allemand des Affaires étrangères, qui l’a rencontré à Benghazi, en Libye. Il ajoute qu’il est prêt à respecter le cessez-le-feu.

Une trêve est entrée en vigueur dimanche dernier, aux alentours de Tripoli. Neuf mois après le lancement d’une offensive des troupes de l’homme fort de l’Est libyen vers la capitale.

Cette rencontre prévue à Berlin dimanche, elle, se tiendra moins d’une semaine après celle de Moscou, organisée sous l’égide de la Russie et de la Turquie. Les deux protagonistes de la crise libyenne étaient présents, mais ne se sont pas vus. Un accord de cessez-le-feu a été signé par Fayez el-Sarraj, mais pas par le maréchal Haftar.

Internationalisation du conflit

Dimanche, plusieurs pays seront représentés : Russie, Turquie, États-Unis, Chine, Italie et France, le président Emmanuel Macron ayant prévu de s’y rendre. Ce rendez-vous se tient sur fond de crainte d’une internationalisation du conflit.

La Russie le dément, mais elle est soupçonnée d’intervenir pour le camp du maréchal Haftar. Tandis que la Turquie a récemment autorisé l’envoi de militaires en Libye, en soutien aux forces du GNA.

Double urgence

« C’est aussi à cause de cette nouvelle donne qu’Haftar fait le déplacement, analyse un observateur. Il y a double-urgence : politico-militaire et économique. Le militaire avec d’un côté Sarraj et les Turcs et, de l’autre, Haftar et ses soutiens internationaux. Dans ce bras de fer, c’est de faire de la Libye une Syrie bis. Sur le plan économique, la Turquie poursuit ses visées après l’accord de délimitation maritime – controversé – conclu fin novembre à Istanbul par Ankara et Tripoli. »

Cet accord permet à Erdogan d’avoir des revendications sur certains gisements gaziers très importants et d’avoir son mot à dire sur le projet de gazoduc EastMed, qui vise à exporter en Europe centrale du gaz israélien et qui traverserait la zone revendiquée par les Turcs. « Berlin, en vérité, c’est ça, affirme cet observateur : une lutte sans merci pour les approvisionnements gaziers. Au risque de faire disparaitre la Libye ».

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