En Centrafrique, l’ancien président Michel Djotodia qui s’est présenté comme « un homme de paix », a quitté Bangui lundi 13 janvier après un court séjour de 48 heures sur place, en promettant de rentrer définitivement bientôt. Cette visite survient à peine moins d’un mois après le retour de celui qu’il avait évincé du pouvoir en 2013, François Bozizé.
Il y a de quoi nourrir les spéculations à moins d’une année de la présidentielle dans ce pays. L’ancien président, Michel Djotodia, est reparti dimanche, à peine deux jours après son arrivée à Bangui, en laissant tout un pays dans l’expectative.
Contrairement à François Bozizé, de retour au pays depuis près d’un mois, mais qui n’a pas encore été reçu par l’actuel chef de l’État centrafricain, Djotodia, lui, s’est entretenu pendant près d’une heure avec Faustin-Archange Touadéra, quelques heures à peine après son arrivée.
Au centre de leurs discussions: la mise en œuvre de l’accord de paix ou encore le projet de loi relatif aux anciens chefs d’État.
Sur le calendrier de Djotodia, samedi, figuraient le président de l’Assemblée nationale, la chef de l’État de transition, Catherine Samba Panza, et enfin François Bozizé qu’il avait renversé, par les armes, en 2013. Cependant, l’ancien président, âgé aujourd’hui de 71 ans, a annulé tous ses rendez-vous à la dernière minute, officiellement en raison d’un coup de fatigue, ce qui a nourri de nombreuses spéculations dans la capitale centrafricaine.
Des rumeurs persistantes, à Bangui, parlent d’un mouvement d’humeur en raison d’un veto du président Touadéra sur sa rencontre avec Bozizé, ce que démentent leurs entourages respectifs.
Touadéra, Bozizé… tout le monde semble déjà dans les starting-blocks, même si aucun ne s’est déclaré, jusqu’ici, candidat à la présidentielle prévue en décembre 2020.
Joint par RFI, Thierry Vircoulon, coordinateur de l’observatoire de l’Afrique centrale et australe à l’Institut français des relations internationales (IFRI), revient sur les retours des deux anciens chefs de l’État centrafricain qui n’auraient pas les mêmes ambitions.
L’ancien président Bozizé faisait l’objet d’un mandat d’arrêt, ce qui n’est pas le cas de Michel Djotodia. Deuxièmement, le président Bozizé est plutôt du côté de l’opposition. Donc, on sent aussi qu’il y a derrière cela, des manœuvres électorales, des volontés d’affichage dans la perspective des élections qui doivent avoir lieu à la fin de cette année.