Un nouvel archevêque a été intronisé en la cathédrale de Lomé, samedi 11 janvier, en présence de Faure Gnassingbé et plusieurs autres opposants et candidats. Monseigneur Nicodème Anani Barrigah a fait la possession canonique du siège de Lomé succédant à monseigneur Denis Amouzou-Djakpa qui, atteint par la limite d’âge, prend sa retraite. Une occasion pour le nouvel archevêque à quelques jours de la présidentielle d’appeler les candidats à plus de justice et transparence.
C’est une très belle occasion pour Mgr Nicodème Anani Barrigah, le cinquième archevêque de Lomé. « La providence divine a voulu que l’inauguration de mon ministère dans l’archidiocèse de Lomé se déroule à quelques semaines de l’élection présidentielle », a-t-il déclaré. Il lance donc cet appel aux acteurs politiques : « Que celui qui librement, et en toute conscience, prend la décision de se présenter n’oublie pas que le poste privilégié qu’il veut conquérir est essentiellement celui du serviteur du peuple ».
Plusieurs hommes politiques étaient là. Le président Faure Gnassingbé et Jean-Pierre Fabre, tous deux candidats à la présidentielle du 22 février. Apollinaire Yaovi Agboyibor et bien d’autres responsables politiques ont écouté le prélat.
Mgr Nicodème Anani Barrigah a interpellé aussi les électeurs togolais et les institutions impliquées à jouer pleinement leurs rôles : « Que les électeurs soient bien conscients de leurs droits et qu’ils l’exercent en toute liberté en pensant au bien de notre pays ».
L’église togolaise est de plus en plus vigilante ces dernières années sur les affaires politiques. Elle n’est ni poltronne ni engagée, dit-on à la conférence épiscopale. Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, ancien archevêque, qui s’était montré critique vis-à-vis du pouvoir en paie le prix tous les jours. Le dernier harcèlement en date, dit-il, est la confiscation du passeport de son assistant alors que celui-ci doit l’accompagner à l’extérieur du pays faire son check-up de santé.